Opinion
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Ces oubliés et ces méconnus de l’histoire congolaise : l’Ok JazzSamedi 31 Mars 2018 - 15:03 Le studio Loningisa de Papadimitriou est à l’origine de la naissance de l’orchestre Ok Jazz. Son histoire, faute d’avoir été consignée du vivant des acteurs, est trouble et controversée. Un fait est constant. L’Ok Jazz est, au départ, un groupe d’enregistrement du studio Loningisa, sans nom. Dès cette époque, de nombreux Brazzavillois participent aux enregistrements de ce groupe : Lamontha, Diaboua Lièvre, qui servira de précepteur à Bosuma Nicolas Dessoin, ancien guitariste, Nino Malapet, Liberlin de Shoriba Diop, Jean-Serge Essous, Loubelo Delalune, autant dire, du beau monde. L’histoire de l’Ok Jazz, comme dit plus haut, est une véritable nébuleuse. Au début, il y a le studio et les éditions Loningisa du Grec Papadimitriou. Les musiciens de Loningisa décident de se produire en public, clandestinement, puis avec l’aval de Papadimitriou. À ce moment là, le groupe se compose de : Luambo à la guitare solo, et au chant, Essous Jean-Serge, à la clarinette, Loubelo Delalune à la guitare rythmique, Roitelet Moniana à la contrebasse, Lando Rossignol au chant, Diaboua Lièvre à la flûte, Dessoin, Liberlin de Shoriba Diop, Pandi et Lamontha batteurs de tamtam. Ils s’installent dans un bar, dénommé Ok Bar, appartenant à Germain Gaston qui leur fournit l’équipement musical. Cassien. Pendant longtemps, ce bar avait été attribué à un certain Oscar Kashama qui n’a jamais existé. Le nom Ok Jazz, en référence au célèbre cabaret Ok Bar est adopté, pour les besoins de la cause, lors de la signature du contrat avec le Chemin de fer Matadi-Léo, pour un concert. En avril mai 1956, Jean-Serge Essous est désigné pour signer le contrat au nom de l’orchestre. Il endosse ainsi le titre de chef d’orchestre de l’Ok jazz, le premier dans l’ordre chronologique. Mais, à l’instigation de Bowane, Essous accompagné de Rossignol et Pandi rejoignent, à la sauvette, la maison Esengo de Dino Antonopoulos, en création, tout en étant encore sociétaires des éditions Loningisa. Ils sont appuyés par Maproco et Alphonse Epayo. Le départ du chanteur Rossignol Lando est comblé par Vicky Longomba, qui, depuis le début, accompagne ses amis lors des enregistrements chez Loningisa; Edo Ganga, autre appelé à la rescousse, adoube Célestin Kouka, transfuge de l’orchestre brazzavillois Negro Jazz disloqué à Léopoldville. Dès lors, l’Ok Jazz se compose de : Franco Luambo, Vicky Longomba, Edo Ganga, Célestin Kouka, Brazzos Moando, Isaac Musekiwa, Delalune Loubelo et Dessoin Bosuma. « Baila », le premier chacha de la musique congolaise moderne, enregistré fin 1956, sort en début d’année 1957. Il casse la baraque. L’Ok Jazz en subit le contrecoup. Franco et ses collègues se fixent à Brazzaville sous la houlette de Macedo et Faignond. Ils y préparent la riposte. « Babomi mboka » et d’autres titres en constituent les boulets. En raison du succès du répertoire mis sur le marché, Franco obtient de Basile Papadimitriou son premier scooter de marque Vespa. Brazzos intègre l’orchestre de Franco en 1957. L’Ok Jazz est au sommet de son art et tient la dragée haute aux autres orchestres kinois : African jazz, Rock’A Mambo, appartenant à la même écurie Esengo. Ils sortent parfois des disques sous la dénomination Rock’Africa. En 1959, après le départ de Musekiwa, Edo Ganga, Célestin Kouka et Loubelo Delalune repartent à Brazzaville fonder l’orchestre Bantous avec Pandi, Essous, Dignos et Dicky Baroza. Luambo recrute de nouveaux musiciens : Mulamba Joseph dit Mujos au chant et Tshamala Picolo à la guitare basse. En 1960, Vicky et Brazzos rejoignent l’African Jazz qui doit se rendre à Bruxelles pour agrémenter les manifestations d’environnement de la Table Ronde, prélude à l’indépendance du Congo-Belge. Franco, consulté à cet effet, avait décliné l’offre de Joseph Kabasele. Dans la foulée, Jean Munsi Kwamy et Dihunga Djeskin (chanteurs) sont enrôlés dans l’Ok Jazz, de même que Léon Bombolo dit Bholen à la guitare et Simon Moke aux maracas. En 1961, grâce à l’intervention de Justin Bomboko, ministre à l’époque, Franco et Vicky se réconcilient. C’est cette année-là que Simaro rejoint l’Ok Jazz, alors composé de : Franco (guitare), Vicky (chant), Isaac Musekiwa (saxo), Albino (saxo et trompette), Dessoin (tumbas), Moke Simon (maracas), etc. Il vient de l’orchestre Kongo Jazz, après un passage dans Micra Jazz et Conga Jazz de Dewayon. Guitariste, Simaro est aussi un bon compositeur, malheureusement contrarié par les personnalités de Franco, guitariste, auteur-compositeur et chanteur ; Mujos, magnifique chanteur et auteur-compositeur de grand talent, de même que Munsi Kwamy. Il lui faudra du temps pour s’installer au firmament des créateurs emblématiques de la musique congolaise moderne. Les Héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
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