Sportissimo : la politique nationale de développement du sport au Congo toujours en attente

Samedi 19 Mai 2018 - 12:38

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Dans sa volonté de construire et de développer le pays à travers tous les secteurs vitaux de la vie nationale, le gouvernement ne cesse de déployer des efforts pour assurer le bien-être de tous. Le sport ne fait pas moins partie de ses préoccupations.

Le plan national de développement 2012-2016, dans le but de faire du Congo un pays émergent à l’horizon 2025, préconisait, dans le domaine du sport, la mise en place ou la réhabilitation des installations sportives dans les communes, chefs-lieux de département, des districts et dans les communes urbaines ainsi que la création des écoles spécialisées devant contribuer à la structuration et au développement de l’élitisme sportif.

Aussitôt après les 11es jeux africains de Brazzaville, le ministère des Sports et de l’éducation physique a organisé une table ronde, à la cité de la Concorde à Kintélé, pour l’élaboration du projet de politique nationale de développement du sport en République du Congo. Ce projet avait en prélude la clarification conceptuelle de l’éducation physique et sportive (EPS), de sport pour tous et de sport de haut niveau.  L’on a noté que l’EPS est une discipline d’enseignement. Elle utilise les activités corporelles et sportives comme moyen d’éducation et se centre sur le mouvement corporel pour parvenir à un développement intégral des capacités physiques, affectives et cognitives de l’enfant.
Pendant la période scolaire, il suffit de déambuler les jours où l’EPS est programmée au stade dit Saint-Denis, à Mpila, ou dans différents collèges et lycées pour vivre, à travers les artères de Brazzaville, l’effervescence des jeunes filles et garçons dans leurs tenues de sport et l’animation suscitée par la pratique des exercices exécutés sur la cour d’enseignement par ces collégiens et lycéens sous l’encadrement de leurs enseignants.

C’est autant dire qu’en rendant obligatoire l’organisation et la pratique de l’EPS dans tous les cycles de l’enseignement, l’État congolais vise le sport de haut niveau dont les rudiments s’acquièrent par la jeunesse à partir de la formation scolaire. Car le sport de haut niveau est dans l’accomplissement du geste sportif, la pointe extrême de la performance. En d’autres termes, l’on peut dire que le sport de haut niveau représente l’excellence sportive. Ce à quoi la politique nationale de développement du sport au Congo devrait conduire au placement de ce secteur au diapason de grandes nations africaines de sport.

Les moyens ne font pas défaut, l’État consent d’énormes sacrifices dans l’allocation des subventions au ministère des Sports et de l’éducation physique pour la gestion des institutions sous-tutelle et l’érection de plusieurs installations sportives à travers le pays, de manière à faire du sport une affaire des masses. Le sport pour tous est aujourd’hui une « formule » communément admise. Utilisé par différents acteurs, entre autres, pour la santé et le maintien en forme, il est devenu polysémique. Il va sans dire que le sport est un ensemble d’exercices physiques où l’on doit respecter les règles pouvant aussi être une pratique orientée vers la compétition. Ce n’est pas en vain que le Comité national olympique et sportif congolais, le Comité national paralympique congolais et les fédérations sportives nationales constituent le mouvement sportif national sans oublier l’Office national de sports scolaires et universitaires. Bien que la capacité physique (l’endurance/la résistance) soit l’élément-clé pour le résultat final de la pratique sportive, d’autres facteurs sont également décisifs comme l’adresse mentale ou encore l’équipement sportif. Comme l’on ne peut s’imaginer, le sport joue un rôle important dans la société tant qu’il passe pour un instrument essentiel dans la formation du citoyen. Il permet de cultiver l’estime de soi et de vaincre des défis personnels et sociaux grâce au pouvoir et à l’influence majeure qu’il a sur les groupes marginalisés et sous représentés. Le sport a une importance dans la société, dans la mesure où il peut être considéré comme un catalyseur de développement économique. Malheureusement, il n’est pas suffisamment exploité dans ce volet.

Il en est de même du tourisme sportif et des jeux traditionnels qui pouvaient constituer aussi des atouts économiques. Le sport donne l’occasion aux peuples, dans le cadre de leurs cultures, de s’exprimer et célébrer leurs communautés à travers des jeux traditionnels. Par le sport, les peuples apprennent des valeurs et des comportements qui s’appliquent à tous les domaines de la vie, notamment l’ardeur et l’amour du travail.

 Le ministre Hugues Ngouelondélé a l’opportunité d’exhumer le projet de la politique nationale de développement du sport en République du Congo. Et dire qu’un comité national de suivi des recommandations de la table ronde fut mis en place, en son temps.
 

Pierre Albert Ntumba

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