Ébola : portrait d’un virus tueur

Samedi 19 Mai 2018 - 12:40

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Provoquant fièvre, vomissements et diarrhées intenses, le virus Ébola, dont une nouvelle épidémie s'est déclarée en République démocratique du Congo (RDC), est redouté en raison de son taux de létalité très élevé.

D'où vient le virus?
 C'est en RDC (à l'époque, Zaïre) que le virus Ébola a été identifié pour la première fois en 1976. Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays. Cinq types distincts de virus Ébola ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï.

Comment se transmet-il?
 Le virus circule parmi les chauves-souris mangeuses de fruits, considérées comme l'hôte naturel d'Ébola mais elles ne développent pas la maladie. D'autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l'homme.
 Lors d'une épidémie, Ébola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d'une personne malade: sang, vomissures, matières fécales, etc.
Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ébola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales. Mais ce virus est redoutable en raison de son « taux de létalité » très élevé : il tue en moyenne la moitié des personnes qu'il atteint, selon l'OMS.

Quels symptômes?
 Après une période d'incubation de deux à vingt et un jours (en moyenne autour de cinq jours), Ébola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge et, dans certains cas, des hémorragies.
 Des séquelles ont été fréquemment observées chez les survivants : arthrite, problèmes de vue, inflammation de l'oeil et troubles de l'audition.

Quels traitements?
 Il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement commercialisé pour faire face à Ébola, mais plusieurs pistes sont à l'essai.
 Parmi les vaccins expérimentaux, le "rVSV-ZEBOV", développé par l'agence de santé publique du Canada, s'est avéré très efficace lors d'une étude conduite par l'OMS en Guinée en 2015. Un premier lot de cinq mille quatre cents doses de ce vaccin a été livré, le 16 mai, à Kinshasa.

La pire épidémie entre 2013 et 2016
Partie du sud de la Guinée, en décembre 2013, l'épidémie la plus violente avait fait jusqu'en janvier 2016 plus de onze mille trois cents morts pour environ vingt-neuf mille cas recensés, selon l'OMS. Les victimes étaient concentrées à plus de 99% en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
En RDC, la dernière épidémie remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.
Depuis le 4 avril, l'OMS a comptabilisé quarante-quatre nouveaux cas dont trois confirmés en RDC. Jusqu'à présent, tous les cas confirmés avaient été signalés dans une zone rurale très difficile d'accès, près du Congo Brazzaville. Le 17 mai, l'OMS a annoncé la découverte d'un premier cas en zone urbaine, à Mbandaka, ville de près 1,2 million d'habitants.

 

 

AFP

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