Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
Agoa : un horizon de possibilités pour le CongoSamedi 17 Mars 2018 - 13:34 L'année dernière, j'ai eu le plaisir de visiter une usine d'huile de palme aux environs de Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha. J'ai vu des rangées de dizaines de machinistes congolais, fièrement formés et employés, et j’ai aussi vu des quantités de produits soigneusement étiquetés prêts pour le marché. J'ai félicité l'entreprise pour une activité productive qui mettait clairement le talent du Congo au travail, en produisant un produit de valeur pour satisfaire la demande mondiale: tous, portant le label Made in Congo. C'est ce à quoi ressemblent la diversification économique et l'expansion de l'industrie congolaise. Et c'est alors que j'ai réalisé que le Congo est, en effet, ouvert aux affaires, et que son peuple et ses entreprises pleines de ressources sont prêts à exporter des produits locaux pour satisfaire les marchés régionaux et même étrangers. Du 19 au 23 mars, l'ambassade des États-Unis à Brazzaville abritera une semaine d'activités pour sensibiliser et donner l’occasion aux entreprises congolaises de profiter des opportunités commerciales qu’offre la loi américaine sur la croissance et les opportunités (Agoa). L'Agoa est l’accord commercial et d'investissement le plus important entre les États-Unis et l'Afrique subsaharienne. Les activités de la semaine faciliteront l’échange d'idées en cours sur les moyens de renforcer l'économie et de faire progresser les relations entre les États-Unis et la République du Congo en matière de commerce et d'investissement. Le Congrès des États-Unis a adopté l'Agoa en 2000 pour renforcer le commerce entre les États-Unis et les pays d'Afrique subsaharienne qui remplissent les critères d'éligibilité, qui exigent que les pays atteignent un certain niveau de normes économiques, juridiques et de droits humains. En vertu de la législation, quarante pays, dont la République du Congo, sont actuellement autorisés à exporter près de 6 500 produits exemptés de droits de douanes aux États-Unis. Les entreprises américaines trouvent également leur intérêt lorsqu'elles investissent en Afrique ou fournissent du matériel et un soutien technique aux entreprises africaines éligibles. En 2017, les exportations des États-Unis vers l'Afrique subsaharienne dépassaient 13,6 milliards de dollars, tandis que les importations américaines en provenance de la région dépassaient 25 milliards de dollars. Bien que l'Agoa ne soit pas bien connue en République du Congo, il existe un large éventail de possibilités pour les entreprises d'exporter des produits aux États-Unis dans le cadre de ce programme. Les exportations totales de la République du Congo vers les États-Unis ont atteint 132,1 millions de dollars l'an dernier et comprenaient des produits tels que le pétrole, le bois et les minéraux qui bénéficiaient d'un traitement préférentiel en vertu de l'Agoa. Il existe également des possibilités d'accroître les exportations de produits tels que les produits artisanaux, le manioc, le miel et la laine. Les petites et moyennes entreprises de la République du Congo peuvent commencer à adapter leurs produits au marché américain et utiliser les avantages de l'Agoa en exportant vers les États-Unis. L'économie de la République du Congo a considérablement changé au cours des dix-huit années qui ont suivi l'entrée en vigueur de l'Agoa. L'économie du Congo était autrefois basée presque exclusivement sur le pétrole ; maintenant, avec le ralentissement de ce secteur, il est impératif que l'économie congolaise se diversifie dans des secteurs tels que l'agriculture et l'écotourisme. De plus, il y avait autrefois très peu de sociétés américaines intéressées à investir en République du Congo ; maintenant, nous constatons que les intérêts augmentent chaque année, plusieurs nouvelles sociétés américaines se préparent à entrer sur le marché dans les mois à venir. Nous observons également un intérêt croissant pour l'entrepreneuriat et une croissance de l'activité des petites et moyennes entreprises en République du Congo. Les activités de la Semaine de l'Agoa à Brazzaville offriront une occasion unique aux représentants du gouvernement, aux hommes d'affaires locaux et aux représentants de la société civile de tirer parti de cette évolution économique et d'établir des relations menant à des ententes commerciales. Cela aidera les entreprises congolaises et américaines à créer des emplois et à éliminer les obstacles au commerce. Cela facilitera également les affaires en République du Congo et attirera les investissements étrangers et nationaux. J'encourage tout le monde - les décideurs politiques, les chefs d'entreprise, les entrepreneurs, les étudiants et la société civile - à participer aux activités de la Semaine Agoa à Brazzaville et à faire partie d'un nouveau mouvement économique bénéfique aux citoyens congolais.
Todd P. Haskell, ambassadeur des Etats-Unis au Congo Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |