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Quand le phénomène des « filles mères » arrête leur scolarité !Lundi 12 Mars 2018 - 16:32 « Autres temps, autres mœurs », est un adage qui trouve de plus en plus ces derniers temps toutes ses explications. Car autrefois c’était un vrai sacrilège quand une fille met au monde un enfant alors qu’elle est encore sous le toit parental. Aujourd’hui, la chose s’est banalisée. Et la question que l’on se pose est la suivante : « Cet état de fille mère ne compliquerait-il pas la scolarité de la jeune fille ? », la réponse à cette question est affirmative. Ainsi, le constat fait ces dernières années prouve à suffisance que de nombreuses jeunes filles scolarisées cessent avec les études quand elles tombent en grossesse. Car après elles deviennent « filles mères » et jouent de nouveaux rôles qui vont les occuper et les pousser à quitter les bancs de l’école. Encore que si ce phénomène n’est pas arrêté, il deviendrait l’un des sérieux obstacles à l’éducation des jeunes filles. Et quand on écoute les plaintes et lamentations de certains parents, on se rend bien compte que ce phénomène devient dangereux en ce sens qu’il contrecarre l’instruction de la jeune fille. « À cause de la grossesse qu’elle avait contractée, ma fille avait perdu deux ans de scolarité et elle n’a plus de motivation. La grossesse a arrêté l’école de ma fille », s’est plainte une maman qui n’a jamais souhaité voir sa fille tomber en grossesse sur les bancs de l’école. À l’origine de ce phénomène de « filles mères », disent ceux qui l’on déjà étudié, il y a le manque de communication sur la sexualité entre les enfants et les parents, de la précarité parfois des parents et aussi du suivisme. Le fait pour la jeune fille de garder la grossesse ne se marie toujours pas avec le labyrinthe scolaire qui nécessite de l’énergie et d’autres sacrifices. Or, la grossesse veut dire : des malaises et d’autres occupations pour se préparer à devenir la fille mère, d’où l’abandon de l’école par la jeune fille. « J’ai perdu cette année en cours à cause des malaises, je n’arrivais plus à bien suivre les cours, j’avais des nausées et c’était difficile avec mes parents », disait une jeune fille qui venait d’accoucher dans une maternité de la place. En plus de l’entretien du bébé par sa jeune mère qui l’occupe de plus en plus, il y a aussi un désengagement des parents. Car, pour eux, une fille qui tombe en grossesse sur les bancs de l’école est une trahison, donc elle n’a plus la volonté d’étudier. D’où certains parents arrêtent net de la soutenir scolairement et la fille jette l’éponge. Dans la plupart des cas, ce sont des jeunes filles qui sont encore au collège. Et comme on le voit, ce phénomène devient très préoccupant pour certains parents qui souffrent en voyant leurs filles abandonner l’école parce qu’elles ont eu un nouveau statut de « filles mères ». Et si cela persistait dans nos villes et villages, c’est la question de l’instruction de la jeune fille qui prendrait un coup, alors que les questions du genre et de l’émancipation de la femme passent aussi par une scolarité soutenue de la jeune fille. La grossesse chez la jeune fille ou le bébé au dos est une pesanteur avérée pour la poursuite des études par celle-ci. Ceci étant, il est clair que les parents, les jeunes filles elles-mêmes et la société en général devraient conjuguer des stratégies pour arrêter net ce phénomène qui devient agaçant à la fois pour la fille, sa famille et la société en général. Car les études, qui sont l’une des voies pour pouvoir participer activement au développement socio-économique du pays, ne sont pas faites que pour des hommes.
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |