Opinion
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L’ingratitude a plus d’adeptes que la reconnaissanceMercredi 17 Juillet 2013 - 13:15 Un regard attentif sur ce qui se passe dans la vie des corporations et groupes sociaux, notamment en politique, dans l’administration, la religion, les services en tous genres, montre que la plupart des divisions et séparations naissent de l’ingratitude, autrement dit du manque de reconnaissance vis-à-vis des autres. Qu’on le veuille ou non, en matière de politique par exemple, on ne réussit que si on a été moulé par des anciens, c’est-à-dire des aînés qui vous auront poussé en avant. Pourquoi donc ne pas le reconnaître, même si l’on est capable par soi-même de cultiver d’autres valeurs ? C’est ce manque de reconnaissance qui conduit le plus souvent aux déchirements qui s’étalent sur la place publique. Et c’est ce qui explique que des meetings politiques, qui devraient être des rassemblements organisés pour faire passer des messages républicains, se transforment souvent en agoras de diffamations et d’invectives. Les ingrats sont tout aussi présents dans le monde religieux, et c’est pourquoi on voit proliférer partout dans nos villes des ramifications religieuses qui ont perdu toute matrice divine ou tout socle religieux. « Nous avons décidé de quitter cette assemblée religieuse pour former notre groupe à part », disent le plus souvent ces dissidents, alors que le propre d’une religion devrait être l’unification. Et que dire de l’ingratitude dans les administrations ? Là, elle bat son plein, car une frange de jeunes se plaît à se dresser contre les anciens. Même chose dans les métiers comme la couture, la coiffure, la soudure, la conduite, la sculpture, l’artisanat, la maçonnerie la menuiserie, etc. Comment comprendre qu’une personne qui n’a aucune maîtrise des notions élémentaires d’un métier se permette de dire publiquement sans honte aucune qu’elle n’a rien appris de X ? « L’enseignement est un métier dans lequel sont formés plus d’hommes ingrats que d’hommes reconnaissants », disait un enseignant à l’un de ses anciens élèves au cours d’une querelle opposant deux familles au sujet d’une propriété foncière, car dans l’autre famille se trouvait un élève qui menaçait son professeur de français appartenant à la famille adverse. Un mot enfin sur ce qui se passe dans les foyers lors des divorces. Le plus souvent, l’un des partenaires est remercié en monnaie de singe. Il suffit de fréquenter les tribunaux de nos villes pour entendre les propos dégradants de ceux qui, hier, étaient unis et qui, aujourd’hui, veulent se séparer, l’un comme l’autre niant mutuellement et catégoriquement les bienfaits venant de l’un comme de l’autre. Une chose est sûre, gare à l’ingratitude : elle ne paie pas ! Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) |