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Quelques victoires du cinéma africainSamedi 3 Février 2018 - 17:23 Sans prétention, aucune et de belle manière, le cinéma africain s’exporte plutôt bien dans le monde, en général, et aux Etats-Unis, pays par excellence du grand écran, en particulier. Pour preuve, les nombreuses nominations et les espoirs qu’il suscite. Le film kényan Watu wote (Nous tous) qui dépeint la tristement célèbre attaque de bus de Mandera, en 2015, est ainsi entré dans l’histoire du Kenya avec sa nomination aux Oscars dont la 90e cérémonie aura lieu le 4 mars, à Los Angeles, aux États-Unis. Ce film, fondé sur des événements de la vie réelle du Kenya avec pour scène, un bus à destination de Mandera, près d’Elwak, vers 7 h du matin, le 21 décembre 2015, retrace la bravoure d’ un musulman qui amena ses compagnons musulmans à protéger des chrétiens, en les épargnant des militants al Shabaab. Ce film qui prône l’alliance des chrétiens et musulmans pour affronter la menace des shebaabs a été nominé dans la catégorie meilleur court-métrage aux Oscars, un spécial mardi, le 23 janvier, jour même de sa sortie à Nairobi. Les réalisateurs voulaient montrer au monde que le terrorisme n’est pas une question de religion, mais qu’il est le fait d’une poignée d’individus animés d’intentions néfastes. Ces passagers démontrent que la foi et la solidarité permettent de triompher de la terreur et la violence, ce qui constitue un réel motif d’espoir pour un pays où, “pendant des décennies, la coexistence interconfessionnelle a été la norme”, mais où “la multiplication des attentats et des explosions a engendré une atmosphère d’angoisse et de suspicion entre musulmans et chrétiens”. Pour mémoire, en avril 2015, un commando des shebaabs avait perpétré un massacre dans l’université de Garissa, en séparant les étudiants chrétiens de leurs camarades musulmans, et en tuant cent quarante-sept personnes. Watu Wote a, par ailleurs, reçu une soixantaine de prix internationaux, et gageons qu’ Hollywood lui offrira la consécration. Dans un tout autre registre, l'association Bernay Burkina Faso, lors de la 24e édition de la Semaine du cinéma africain, à Bernay, en novembre dernier, nous avait permis de revivre en ouverture, le film "Félicité" (primé de l’Ours d’argent au festival international du film de Berlin en 2017, de l’Étalon d’or au Fespaco 2017 et de l’African movie Academy award), qui plonge dans les racines de l’Afrique noire, avec une multitude de choses différentes qui illustrent bien le continent noir et le refus de compromission d’une grande catégorie de femmes. Le film d’animation sud-africain, Revolting Rhymes, réalisé par Jakob Schuh, Jan Lachauer et Bin- Han To, a, quant à lui aussi, été nominé dans la catégorie Meilleur film d'animation aux Oscars américains. C’ est une adaptation tirée du recueil de contes de fées de Roald Dahl et Quentin Blake. Ce film a déjà remporté neuf grands prix internationaux, dont le Cristal d'Annecy, le prix de la meilleure animation aux Bafta Children's Awards, deux prix aux European Animation Awards, et le prix du public au Filmfest München. Et que dire de ces deux longs métrages sélectionnés également aux Oscars dans la shortlist du meilleur film en langue étrangère, lors des nominations officielles. Ils n’ont certes pas été retenus, mais nous retiendrons qu’en compétition, il y a eu une double présence africaine avec Félicité pour le Sénégal et Les Initiéspour l’Afrique du Sud. Une probable attribution d’Oscar à une production africaine boosterait sans aucun doute ce cinéma. Alors, nous croiserons les doigts pour que cette providence se réalise !
Ferréol Gassackys Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |