Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
« My Joburg »Lundi 22 Juillet 2013 - 10:21 Nos regards ne se sont jamais détournés de l’Afrique du Sud, aussi bien pendant les moments les plus cruels de l’apartheid, lors de la libération de Madiba Nelson Mandela que pour soutenir par nos prières ce dernier sur son lit d’hôpital. Ainsi donc toute cérémonie en l’honneur du pays des Springboks revêt-elle une symbolique toute particulière, et c’est pourquoi nous avons jeté notre dévolu sur l’exposition My Joburg présentée par la Maison rouge (Paris) qui, à l’occasion de la saison de l’Afrique du Sud en France, présente le portrait de la ville la plus peuplée d’Afrique du Sud, passée au crible par une cinquantaine d’artistes aussi divers les uns que les autres, jusqu’au 22 septembre. De nombreuses œuvres nous proposent donc un plan de Joburg, ville cosmopolite s’il en est, et qui a tellement de secrets et de choses à dévoiler. On notera particulièrement A Garden Carpet for Johannesburg (2012), œuvre du plasticien sud-africain Gerhard Marx, tableau constitué par un assortiment de végétaux issus des espaces de Johannesburg, trottoirs, terrains vagues, également par des déchets et de mauvaises herbes. Grâce à cette exposition, on pénètre mieux la complexité d’une ville aux facettes diverses permettant aux visiteurs, selon qu’ils se classent dans la catégorie aventuriers ou non, de suivre les sentiers battus, ou de se perdre à travers les chemins de traverse d’une cité où la voiture domine et où le piéton peut avoir du mal à s’y retrouver. L’exposition permet également d’observer, de l’argentique en noir et blanc aux couleurs du numérique, les mutations d’un pays à travers l’objectif du véritable père de la photographie sud-africaine, David Goldblatt, mais aussi à travers celui de jeunes photographes nommés Matthew Kay, Dahlia Maubane et bien d’autres. On peut considérer, avec cette exposition, que l’Afrique du Sud s’affirme comme une véritable source artistique qui s’ouvre au monde dans la mesure où l’on trouve déjà à Johannesburg des musées de renom, des artistes qui n’ont rien à envier aux autres, une foire d’art contemporain, des galeries référencées, parmi lesquelles Afronova, Momo, Goodman, Read, Stevenson et bien d’autres, et des plasticiens se retrouvent dans les plus grands forums internationaux. On se plaît à prendre pour exemple le musée de l’université du Witwatersrand, ouvert l’année dernière, doté de tous les standards internationaux, avec un bâtiment approprié et de très belles collections. Ces quelques exemples montrent à suffisance qu’il faut bien compter avec l’Afrique du Sud dans le domaine de l’art. Pour Paula Aisemberg, commissaire de l’exposition, la particularité des artistes sud-africains, qui voyagent beaucoup, tient du fait de « leur ancrage fort dans des réalités qui sont les leurs. Il y a là une vraie scène, qui a toute sa place dans le monde de l’art. » L’effervescence créative constatée peut être attribuée également à la définition d’une ville par un subtil dialogue des œuvres, en évitant les clichés usuels sur l’apartheid ou les balbutiements d’une jeune démocratie, soit un portrait contemporain qui raconte par ailleurs plus d’un siècle d’existence. Ferréol Constant Patrick Gassackys Edition:Édition Quotidienne (DB) |