Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
MenaceMardi 8 Mai 2018 - 20:28 Comme il fallait s’y attendre, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a retiré ce 8 mai son pays de l’accord conclu avec l’Iran, il y a trois ans, dans le but de dissuader ce pays de se doter de l’arme nucléaire. Et, ce faisant, il a ouvert une boîte de Pandore qui n’est pas près de se refermer tant elle regorge de démons prêts à semer la désolation dans cette partie du monde. Soyons justes cependant : même s’il a commis une grosse bêtise dont le prix pourrait s’avérer très lourd à brève échéance, il n’est ni le premier ni le dernier locataire de la Maison-Blanche à commettre ce genre d’erreur. Les guerres du Vietnam, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, de la Syrie sont malheureusement là pour témoigner du fait que diriger la première puissance mondiale, loin d’inciter à la sagesse, nourrit les rêves les plus fous et donne à ceux qui la dirigent le sentiment qu’ils peuvent agir comme bon leur semble sur la scène planétaire. Avec les conséquences désastreuses que nous avons vécues hier et que nous allons sans doute vivre dans les prochains mois. Croire que l’Iran se soumettra au diktat des Etats-Unis et mettra un terme à son programme nucléaire relève de l’illusion pure et simple. Pour au moins deux raisons : la première est qu’en se dotant comme Israël d’une arme de destruction massive, Téhéran pense être en mesure de dissuader Tel Aviv de l’attaquer un jour sous un prétexte ou sous un autre ; la seconde est que la détention de cette arme permettra à l’Iran de se positionner dans le petit groupe de nations qui prétendent diriger le monde et qui jouissent, entre autres, du statut de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Que va-t-il se passer maintenant que Donald Trump a franchi le Rubicon en ne tenant aucun compte des mises en garde formulées par les pays comme la France et le Royaume-Uni ? Nul ne le sait, mais ce qui est hélas ! certain, c’est que le monde entre dans une nouvelle ère d’incertitude dont le pire peut sortir à tout instant. Avec comme résultat, si c’est le cas, l’éclatement d’un conflit régional que nul ne saura gérer et qui provoquera une déstabilisation durable, voire même irréversible de cette partie du monde. Voilà qui rappelle fâcheusement une ère que nous pensions à jamais révolue.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |