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Vendredi 30 Mars 2018 - 13:18

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Ne nous leurrons pas, le drame qui s'est déroulé il y a quelques jours dans le sud de la France, dans la petite ville de Trèbes - où, soit dit en passant, la famille de l'un d'entre nous détient une très ancienne maison élevée sur les berges du mythique Canal du Midi - peut à tout instant se produire chez nous. Fruit de la radicalisation de jeunes hommes, elle-même favorisée par leur marginalisation au sein de la société, il illustre le danger auquel tous les pays du monde doivent désormais faire face. Et ce n'est pas le courage, la détermination, l'abnégation d'un homme comme le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, assassiné après s'être livré comme otage, qui y changera quelque chose.

Face au danger qui nous guette, nous Africains, tout comme il touche les Européens, les Américains, les Asiatiques, il faut dès à présent prendre les dispositions nécessaires pour endiguer et, si possible, prévenir le mal. Avec  deux priorités qui concernent chacun d'entre nous et non la seule puissance publique sur laquelle repose plus que jamais la sécurité publique :

° D'abord l'information, le renseignement. Aussi bien équipé soit-il, en effet, pour lutter contre les dérives de toute nature qui menacent la société moderne, l'Etat n'a évidemment pas les moyens de tout surveiller, de tout contrôler. Il ne peut y parvenir que si la société civile elle-même  prend la mesure du danger qui la met en péril et fait remonter vers les forces de l’ordre les signes annonciateurs des attentats à venir. Sans tomber dans un espionnage général qui rendrait insupportable la vie collective, nous devons tous être attentifs et, par les voies légales, faire remonter l'information qui permettra de conjurer le pire.

° Donner ensuite aux forces de l'ordre les moyens humains et techniques qui leur permettront d'anticiper le pire. Dès lors, en effet, qu'elles seront bien informées et bien équipées, la police, la gendarmerie, l’armée pourront faire face aux dangers qui guettent notre nation comme ils guettent toutes les autres nations de par le vaste monde. Si cette logique avait prévalu chez nous ces dernières années, il est probable, sinon même certain, que ce qui s'est passé dans la partie du département du Pool ravagée par les ninjas nsiloulous ne se serait pas produit ou, du moins, aurait eu des conséquences moins graves.

Sachons donc tirer avant qu'il soit trop tard les leçons des drames qui endeuillent le reste du monde. 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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