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Frontières

Jeudi 22 Mars 2018 - 14:26

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Le Sommet extraordinaire de l'Union africaine qui s'est tenu hier à Kigali n'a évidemment pas résolu les très nombreux problèmes que pose l'instauration, sur toute l'étendue de notre continent, d'une zone de libre échange permettant d'abaisser les frontières élevées au fil du temps entre les peuples. Mais il a permis de franchir le principal obstacle qui bloquait toute évolution dans ce domaine stratégique entre tous en entérinant l'accord de base qui créera progressivement cet immense marché. Et même si certains Etats, le Nigeria notamment, ont refusé de signer ce texte fondateur, le pas franchi sur la bonne voie est décisif.

Pour comprendre l'enjeu que constitue l'abaissement des frontières entre les Etats du continent, frontières dont beaucoup, notamment en Afrique centrale,  ont été élevées de façon artificielle dans les siècles précédents, il faut avoir présent à l'esprit le fait qu'à échéance de trente-quarante ans, notre continent deviendra la plus vaste communauté du globe. Avec ses deux milliards et demi d'habitants, il fera vivre le quart de l'humanité et grâce aux immenses richesses naturelles qu'il détient, il constituera le premier marché mondial. Si, de surcroît, il réussit à organiser la libre circulation des personnes et des biens sur toute son étendue, il génèrera une prospérité dont chacun d'entre nous tirera profit.

L'accord de principe signé à Kigali est de façon évidente un premier pas sur la bonne voie. S'il ne résout pas d'un trait de plume les problèmes que pose le confinement des peuples, il ouvre la porte d'une avancée majeure dont l'Europe, qui fut elle-même longtemps divisée, a démontré la portée. Mais pour qu'il produise réellement des fruits, il doit se concrétiser d'abord au niveau sous-régional, c'est-à-dire dans les espaces géographiques du continent qui ont commencé à s'organiser. Si les communautés existantes comme la Cédéao en Afrique de l'ouest, la CEEAC en Afrique centrale, la Sadec en Afrique australe mettent à profit l'accord de principe signé à Kigali pour accélérer leur intégration, alors, en effet, le mouvement vers le libre échange qui semble aujourd'hui quelque peu utopique deviendra très vite réalité.

Voyons si cette évidence va être prise en compte par les Etats et se traduira en actes dans la très riche partie de ce continent où nous vivons nous-mêmes.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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