Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
DésinformationSamedi 6 Janvier 2018 - 18:00 Il y a effectivement ces "fake news" qui prolifèrent sur le Web et que le président Emmanuel Macron dénonce avec force en promettant de durcir la loi qui réprime la désinformation en France. Mais il y a aussi, hélas !, la désinformation plus subtile que pratiquent nombre de grands médias en France et dont nous avons eu la démonstration lors de la venue du président Denis Sassou N’Guesso à Paris, il y a un mois, pour le One Planet Summit. Nous ne dénoncerons ici aucun des journaux, ni aucune des radios ou télévisions qui ont laissé leurs journalistes jouer ce jeu. Ce serait, en effet, leur donner l'occasion de surenchérir dans la diffusion de nouvelles fausses ou tronquées qui seraient ensuite reprises et amplifiées sur les réseaux sociaux. Mais nos lecteurs, désormais répartis à travers le monde, ont tous les moyens nécessaires pour les identifier. Si nous évoquons aujourd'hui ce problème, c'est parce que l'image misérabiliste projetée de notre pays - mais aussi de nombreux autres pays africains - via cette désinformation médiatique nuit à la France elle-même. Elle témoigne, en effet, d'un manque de sérieux dans la recherche de l'information, d'une absence de contrôle dans la vérification des sources d'information, d'un mépris affiché du continent en pleine émergence qui est le nôtre dont, tôt ou tard, les effets seront dramatiques pour la diplomatie française. Si Emmanuel Macron, en dépit des assurances qu'il donne à la société africaine quant à l'engagement de son pays à nos côtés, se comporte comme l'ont fait ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, c’est-à-dire en refusant de voir la vérité en face et en ne veillant pas à ce que les médias publics français adaptent aux réalités présentes du continent le regard qu'ils portent sur l'Afrique, l'influence de son pays, qui fut grande dans cette partie du monde, déclinera irrémédiablement. Et, inévitablement, la France deviendra une puissance de second rang face à la Chine, aux Etats-Unis, à l'Inde, à la Russie. L'enjeu est suffisamment stratégique pour que, dans la remise en ordre de l'Audiovisuel public qui se prépare à Paris, la lutte contre la désinformation figure en bonne, très bonne place. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |