Opinion
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DRD : au pas de chargeJeudi 8 Août 2013 - 15:13 À quelle vitesse se construit la Dynamique républicaine pour le développement (DRD), la formation politique d’Hellot Matson Mampouya ? À la vitesse grand V, pourrait-on dire, au regard de la course en avant entamée par les dirigeants de ce mouvement. Trois mois seulement après sa sortie officielle, ce parti vient en effet de tenir son congrès constitutif. Il revendique, outre sa présence sur l’ensemble du territoire national, quelques 75 000 adhérents. La DRD a dû puiser certaines de ses ressources humaines dans la maison politique qui fut celle de son leader de longues années durant. Repères : une crise de légitimité ou de leadership – il en survient tant au sein des partis – a lézardé le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI). Le point de non-retour a été cette convention nationale tenue à Kinkala, dans le Pool, les 22 et 23 décembre 2012. Au cours de celle-ci, ce parti créé en 1990, qui projette la convocation de son historique premier congrès en septembre 2014, décidait de restructurer ses instances dirigeantes. Coordonnateur national des activités du MCCDI depuis le décès du président fondateur du parti, Bernard Kolélas, en 2009, Guy-Brice Parfait Kolelas, son fils, en prenait les rênes à l’issue d’une élection qui en faisait désormais le secrétaire général avec les pleins pouvoirs. Un arbitrage mal perçu par une frange du parti, et qui donna lieu à un échange de communiqués contradictoires émaillés de suspensions et de dénonciations. Le 18 mai, lorsqu’Hellot Matson Mampouya quittait officiellement le parti de Bernard Kolélas en créant le sien propre, les observateurs mirent longtemps avant de réaliser que la rupture s’inscrivait finalement dans les faits. Le MCDDI est, notons-le, le moule qui a politiquement « fabriqué » l’actuel dirigeant de la DRD. Il y a notamment fourbi ses armes de communicateur à la voix audible ; on s’en souvient comme hier, lorsque pour désigner le président de son parti, quelles qu’en soient les circonstances, Hellot Matson Mampouya parlait de « leader charismatique ». Voyons comme chacun est indispensable et en même temps irremplaçable ! Le fils spirituel de Ya Békol a-t-il, peut-être, réalisé que son étoile brillait dans le parti quand son président-fondateur était encore en vie ? De guerre lasse, il fait le choix de s’en aller. Ce qui importe, aujourd’hui, dès lors qu’il a créé son parti et décidé de voler de ses propres ailes ; ce qui importe, disons-nous, ce n’est plus le discours seul. Encore que sur ce point, l’actuel ministre de l’Enseignement secondaire, primaire et de l’Alphabétisation fait un pari ambitieux : inaugurer la troisième génération des partis politiques au Congo. Quelle est en la philosophie ou du moins les engagements ? « La DRD doit être le point d’équilibre de la concorde nationale, le laboratoire de la confection d’une nouvelle gouvernance, en préservant notre cohésion nationale bantoue », prône-t-il. C’est bien encore de discours qu’il s’agit. Il restera à le traduire dans la pratique de tous les jours. Mais en tant que parti politique, le premier test de popularité du mouvement d’Hellot Matson Mampouya pourrait certainement être son score aux futures élections locales. C’est là que ce parti, salué par de nombreux militants lors de son congrès clôturé le 3 août, commencera sa nouvelle vie. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) |