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La parité homme-femme

Lundi 12 Mars 2018 - 8:10

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L’une des innovations de la Constitution congolaise en vigueur est la notion de parité entre l’homme et la femme. Elle est mentionnée à l’article 17 du texte fondamental ainsi qu’il suit : « La femme a les mêmes droits que l’homme », et complétée dans l’alinéa suivant en ces termes : « La loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives et administratives ».

Il est vrai que les défenseurs de ce qui fut, en 2015, le projet sur l’évolution des institutions, avançaient entre autres arguments le fait que les femmes, notamment, n’étaient pas logées à la bonne enseigne dans les institutions publiques. La nouvelle Constitution a ainsi consacré cette parité sur papier. Il restera à en concrétiser l’application, à en dresser ensuite le bilan car les choses pourraient s’avérer un peu plus complexes qu’on le croit. Pour plusieurs raisons si l’on s’en tient aux réalités sur le terrain.

Prenons le cas des fonctions électives : les formations politiques au Congo sont pour la plupart l’apanage des hommes, qui en sont les fondateurs. Dans la composition de leurs instances, il n’a presque jamais été question de parité homme-femme. Ce n’est certainement pas par phallocratie, mais peut-être parce que l’engagement de la gente féminine en politique, ancienne dans notre pays, ne draine pas des foules. À l’évidence, le pourcentage des femmes candidates aux fonctions électives reste fort dérisoire, ainsi que le révèlent les résultats de certains scrutins organisés depuis le dernier quart de siècle.

Sur les 139 députés issus des élections de juillet 2012, par exemple, seulement une douzaine de sièges étaient occupés par les femmes. La fausse note vient sans doute du processus de constitution des candidatures. En général, sur dix candidats présentés, les partis les plus en vue alignent souvent une femme ou deux, parfois aucune. Là-dessus aussi, ce n’est pas tant parce que les femmes seraient continuellement marginalisées, c’est qu’elles sont en nombre insuffisant dans les effectifs mêmes de certaines organisations politiques. La bataille consistera donc, à ce niveau, à encourager l’adhésion des femmes aux formations politiques, sociales et culturelles, la loi devant à son tour réglementer le fonctionnement de ces entités au regard des évolutions actuelles.

Souvent, le terrain réfléchit mieux les choses que la feuille de route. Il y a d’une part, la façon dont les femmes sont prises en compte dans les institutions publiques, dans les sphères des organisations politiques et de la société civile et d’autre part, leur engagement à se battre pour s’assumer. Le 8 mars dernier, ce débat sur la parité homme-femme s’est animé encore un peu plus au moment où nos épouses, mères, filles et collègues du sexe opposé fêtaient la journée qui leur est dédiée par l’Organisation des Nations unies.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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