Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
DémocratieJeudi 3 Mai 2018 - 20:46 Il va de soi que les dispositions prises par le dernier Conseil des ministres dans le but d'asseoir sur des bases solides la principale formation de l'opposition ne plairont pas à tout le monde. Fixant de façon précise les droits et les avantages dont celle-ci bénéficiera désormais, ces dispositions vont mettre, en effet, un terme au désordre qui régnait depuis des décennies dans le camp des adversaires du pouvoir en place et qui rendait malheureusement très peu crédibles les actions menées par eux dans le but, pourtant légitime, de s'affirmer sur le plan politique. Pour saisir toute l'importance que revêt ce dispositif, contenu en germe dans la Constitution votée par le peuple congolais en 2015, il faut avoir présent à l'esprit les dissensions – pour ne pas dire l'anarchie – qui ont régné ces dernières années dans le camp des opposants. Avec des dizaines de groupuscules constitués autour de leaders sans véritable base populaire qui prétendaient incarner l'opposition et auxquels les médias étrangers donnaient complaisamment la parole sans jamais vérifier leur représentativité. Parfaite incarnation de ce mouvement fort peu démocratique, l'opposition dite "radicale" s'en prenait à la majorité, mais aussi et peut-être plus encore aux partis tels que l'Upads qui avaient, eux, une base légale et une légitimité démocratique indiscutable. Il en est résulté une cacophonie politique qui a projeté de notre pays une image pour le moins détestable et qui, surtout, a détourné les citoyens de leur devoir civique lorsque se déroulaient les scrutins pour le renouvellement des institutions représentatives de la République. Il n'est pas certain que les dispositions prises par le gouvernement pour asseoir le statut de l'opposition sur des bases solides, conformément aux principes inscrits dans la nouvelle Constitution, produisent des effets immédiats tant est pesante la faconde des personnalités qui prétendent parler au nom du peuple sans la moindre légitimité. Mais on peut être sûr qu'à terme plus ou moins rapproché, elles accélèreront l'émergence, autour de l'Upads, d'une véritable opposition qui elle-même nourrira le débat démocratique face à la puissante majorité constituée par le Parti congolais du travail et ses alliés.
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