Opinion

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Du porc-épic en vente sur la radio du monde

Jeudi 12 Mai 2016 - 19:30

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 L'auteur de Mémoires de porc-épic, l'un de ses célèbres romans, a la sienne propre courte tellement que se privant de sommeil, il croit de son bon droit de quitter le champ de ses rêves romanesques pour devenir un fin politique.

Son nouveau costume d'opposant politique sur la "radio du monde" cache mal l’incohérence qu'il entend porter avec lui au Palais de l'Elysée, le jour où le président François Hollande déroulera le tapis rouge pour l'y accueillir les bras ouverts en héros de la cause congolaise. Il revêtira alors, au sortir de l'audience qu'il appelle de ses vœux, l'écharpe de nouveau président de la République du Congo, puisque, comme il le dit, c'est la France qui choisit qui doit, ou ne doit pas, devenir chef de l'Etat dans ses ex-colonies d'Afrique francophone.

Au Congo, le pays de sa naissance, auquel il n'est plus attaché que de moitié puisqu'il est devenu franco-congolais, les difficultés ne manquent pas et chacun de ses demi-frères et demi-sœurs compatriotes en est conscient.

Et c'est bien pour cela que le meilleur parti que ses demi-compatriotes prennent n'est pas de développer la division et le mensonge, la médisance et la calomnie, l'irrévérence et la perte de mémoire. Non ! Le parti qu'ils prennent est de chercher à rassembler, à dialoguer dans le respect mutuel, le respect des institutions en place, des Congolaises et des Congolais qui, contrairement à ce qu'écrit sur son blog l'éminent professeur au Collège de France, ne sont pas le peuple le plus mal loti au monde.

Dès lors, les hommes et les femmes sensés, qu'ils soient intellectuels, politiciens, historiens, artistes, armateurs ou banquiers devraient avoir en tête non pas l'injure, mais la mesure, la pondération, la sagesse. Parce que les intelligences qui élèveront le Congo ne viendront pas d'une autre planète.

Regrettons qu'au 21ème siècle, des esprits chagrins appellent l'ex-colonisateur à reprendre l'initiative de l'asservissement. Comme si, mémoire trop courte, bien évidemment, le mal que la colonisation a fait aux peuples colonisés devait être échangé contre la carte de séjour longue durée, ou l'acquisition de la nationalité étrangère.

Combien achèteront la viande avariée de porc-épic en vente sur la radio mondiale ? Combien dans les deux nations à cheval de notre demi-frère compatriote accorderont du crédit aux mensonges ? Nous le saurons sans doute bientôt.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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