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Réinvestir

Lundi 5 Mars 2018 - 14:57

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Comme cela s’est passé –  et comme cela se passe d’ailleurs toujours dans la plupart des pays de notre continent – nombre de citoyens et d’acteurs économiques congolais ont choisi, ces trente dernières années, d’investir l’essentiel de leurs ressources personnelles en Europe, en Asie, en Amérique, au Proche et au Moyen-Orient plutôt que sur le territoire national. Ayant subi, parfois durement, les crises qui marquèrent chez nous la dernière décennie du siècle précédent, ils pensaient ainsi se protéger et protéger leurs intérêts familiaux contre le retour d’un mauvais sort dont les effets pourraient s’avérer dévastateurs. Et cela pouvait se comprendre.

Mais voici qu’après des mois de tensions dues à l’effondrement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux, l’économie nationale parait sur le point de rebondir : d’abord parce que la réforme de la gouvernance s’accélère de jour en jour avec une remise en ordre des administrations et des entreprises publiques qui génèrera à court terme de grandes économies ; ensuite parce que les institutions financières internationales sont décidées à accompagner l’Etat congolais dans la réduction et le règlement de ses dettes ; enfin parce qu’en dépit des troubles internes qui perturbent plusieurs de nos frères, le Bassin du Congo sera demain l’un des plus vastes, sinon même le plus vaste marché du continent africain avec tous les bénéfices que cela implique.

Le temps n’est-il pas venu, dans un tel contexte, de réinvestir au Congo les sommes qui ont été mises à l’abri de différentes façons hors du pays, le plus souvent même hors du continent ? Outre le fait qu’un tel retour accélèrerait fortement la relance de notre économie, il conforterait la communauté nationale dans sa conviction que le meilleur et non le pire sortira des difficultés présentes, tout comme cela s’est passé au sortir des guerres civiles de la fin du siècle précédent ; et il enverrait un signal fort à la communauté internationale qui observe avec attention ce qui se passe chez nous.

S’il est un devoir qui s’impose aujourd’hui aux entreprises et aux citoyens qui en ont les moyens c’est bien, nous semble-t-il, de contribuer activement à la relance de l’économie nationale qui se dessine. Il revient à l’Etat, quant à lui, de mettre en place les dispositifs nécessaires pour qu’un tel mouvement s’engage très vite.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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