Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
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- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
"Pays de merde ..."Samedi 13 Janvier 2018 - 18:04 Le moins que l'on puisse dire est que la formule utilisée en fin de semaine dernière par le président des Etats-Unis, Donald Trump, pour désigner les pays africains et Tahiti a soulevé à travers le monde, et tout particulièrement en Afrique, une vague qui n'est pas près de disparaître. Elle témoigne, en effet, d'une dérive personnelle - car, bien sûr, les Américains ne sont en rien concernés dans leur grande majorité par ce délire verbal - qui porte en elle deux terribles menaces : la première est celle d'une rupture au moins temporaire entre la première puissance mondiale et le continent africain; la seconde est celle d'une relance, aux Etats-Unis même, du racisme anti-noir prôné par le Ku Klux Klan qui a bloqué pendant longtemps l'évolution du pays vers la liberté et l'égalité. Alors que, jusqu' à présent, les Etats-Unis apparaissaient comme l'un des piliers les plus sûrs de la paix mondiale - même s'il leur arrivait, comme ce fut le cas en Irak, de commettre de graves erreurs - voici que, soudain, l' "Oncle Sam" devient un acteur instable de la communauté internationale et menace de ce fait l'ordre qui s'était établi non sans mal à l'échelle planétaire ces trente dernières années. Venant après les menaces proférées contre la Corée du Nord, la remise en question de l'accord sur le nucléaire en Iran, le déplacement annoncé de l'ambassade américaine vers Jérusalem, le mépris affiché par Donald Trump pour l'Afrique et les Africains réveille, sur les cinq continents et pas seulement chez nous, de mauvais, très mauvais souvenirs. Plus grave encore, il menace de détruire d'un coup le climat de confiance que son prédécesseur, Barack Obama, avait su créer. Le peuple américain ayant prouvé dans sa grande majorité son attachement aux principes fondamentaux de la démocratie - la liberté, l'égalité, le respect de l'autre, la fraternité - il ne fait aucun doute pour nous qu'il manifestera très vite et très fort son rejet des propos tenus par sa plus haute autorité. Ce rejet ira-t-il jusqu'au départ de Donald Trump de la Maison-Blanche grâce à la procédure de l' "impeachment" ? Il est trop tôt pour le dire même si les indices allant dans ce sens s'accumulent au fil des heures. Mais ce que l'on peut tenir d'ores et déjà pour certain est que le choc tout à la fois national et planétaire provoqué par cette dérive verbale prendra, dans les jours à venir, une dimension, une ampleur sans précédent.
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