Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
In, out ...Mercredi 22 Juin 2016 - 16:42 La bataille entre les "in" et les "out" qui s'achève aujourd’hui en Angleterre ne concerne pas seulement les nations de la Vieille Europe. Son issue, quelle qu'elle soit, aura des conséquences inédites sur l'ensemble des relations internationales et c'est pourquoi aucun pays, aucun gouvernement, aucun peuple sur les cinq continents ne peut s'en désintéresser. Si le "out" - c'est-à-dire la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne – l’emporte on verra très probablement s'amplifier la crise interne qui secoue l'Europe depuis des années. Il provoquera tout d’abord une crise économique majeure en raison de la place incontournable qu'occupe la place de Londres sur les marchés financiers mondiaux. Elle fera ensuite apparaître en pleine lumière les défauts de la gouvernance technocratique qui a mis sous tutelle les institutions européennes à Bruxelles. Elle rendra, enfin, inévitable une réforme en profondeur que les vingt-huit membres de l'UE se sont révélés incapables de mener à bien ces dix dernières années. Si, en revanche, le "in" - c’est-à-dire le maintien du Royaume Uni dans l’Union Européenne - l'emporte la voie sera ouverte à cette même réforme. Tout simplement parce que la force des arguments avancés à Londres, bien sûr, mais également à Paris, à Berlin, à Rome et autres lieux par les tenants du maintien de l'Angleterre dans l'Union Européenne tout au long de la campagne qui a précédé le référendum anglais a changé la donne à Bruxelles. En forçant les Etats et les gouvernements à regarder en face la vérité ils ont fait sauter la barrière qui bloquait tout changement. Et l'on peut être certain que les Anglais saisiront alors la chance que leur offre le rejet du "Brexit" pour agir dans ce sens avec force. Que le "in" ou le "out" l'emporte, l'Europe de demain ne sera plus comme l'Europe d'aujourd'hui. Espérons simplement qu'elle ouvrira enfin les yeux sur les réalités du monde, qu’elle cessera de se poser en modèle alors qu'elle accumule les défauts dans le domaine de la gouvernance et surtout qu'elle se préoccupera enfin de rendre aux peuples du tiers-monde ce qu'elle leur a pris dans les siècles précédents afin de fonder sa richesse présente. Dans le moment très particulier que nous vivons il n'est pas interdit de rêver.
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