Informer, communiquer...

La visite que le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, Philippe Mvouo, a effectuée hier dans nos bureaux est importante à plus d’un titre. Et nous sommes heureux d’avoir pu dialoguer avec un homme, une équipe, une institution dont la mission est de veiller à ce que la presse fasse correctement son travail en respectant les principes sur lesquels se trouve fondée notre démocratie.

Cette visite témoigne de l’intérêt que portent aujourd’hui les dirigeants de notre pays à la presse écrite qui, jusqu’à une date récente, était la parente pauvre des médias congolais. Alors que les journaux contribuent de façon déterminante, partout dans le monde, au bon exercice de la démocratie, cette forme de presse ne disposait, en effet chez nous, ni des ressources humaines, ni des moyens techniques qui permettent d’éditer des quotidiens et des périodiques de qualité ; si bien que, mise à part La Semaine africaine et quelques titres à parution épisodique, le Congo n’avait pas de journaux imprimés dignes de ce nom.

Sans nous flatter outre mesure, il est certain que la création des Dépêches de Brazzaville, il y a cinq ans, a comblé un vide aussi dangereux qu’inquiétant. Sans doute la création de notre quotidien n’a-t-elle pas résolu totalement le problème dans la mesure où nous n’avons pas de concurrent au plan quotidien, ce qui prive la population d’un regard différent, distinct du nôtre, sur l’actualité ; mais du moins a-t-elle permis aux Congolais d’échapper à la dictature de l’audiovisuel. Et c’est déjà beaucoup, à nos yeux en tout cas, car la radio comme la télévision, aussi bien faites soient-elles, n’ont pas la capacité de creuser l’information qui leur parvient par de multiples sources.

Tout en reconnaissant la qualité des Dépêches de Brazzaville, Philippe Mvouo a formulé des remarques aussi justes que fondées sur des points précis concernant nos propres activités et, cela va de soi, nous en tiendrons le plus grand compte dans les jours et les semaines à venir. Mais il a aussi rendu hommage à une forme de presse, la nôtre, qui s’efforce de relater, au plus près, les faits marquant l’actualité. Et cela nous a profondément touchés.

Qu’il soit ici remercié de ce geste d’amitié.