Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Ferréol Gassackys
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Jean Kernaïse Mavoungou, docteur en finance de marché, directeur
- Idées-forces - Clotilde Ibara
- Analyse - Lucien Pambou,économiste, professeur d'économie et de sciences
Incompréhensible !Mercredi 28 Mars 2018 - 13:14 Vu depuis le grand Sud, autrement dit depuis les pays émergents, l’affrontement larvé qui se précise entre la Russie et les pays occidentaux n’a strictement aucun sens. Fondé sur la mort dans la banlieue de Londres, capitale du Royaume-Uni, d’un agent double qui aurait été assassiné par les services secrets russes - assassinat dont jusqu’à présent les preuves n’ont pas été fournies –, ce retour vers la « guerre froide » témoigne d’une incapacité des grandes puissances à prévoir les conséquences de leurs actes qui fait froid dans le dos. Il confirme ce que craignent depuis longtemps les observateurs de la scène internationale, à savoir une reprise du conflit larvé entre l’Est et l’Ouest du Vieux continent que personne ne saura endiguer. Il est bien évident, en effet, que l’assassinat supposé de l’agent double russe n’est en réalité qu’un prétexte pour les puissances occidentales que la montée en puissance de la Russie en Europe de l’Est et au Proche-Orient inquiète au plus haut point. Venant après l’annexion de la Crimée, la prise de contrôle du Donbass ukrainien, l’assistance décisive apportée au régime de Bachar al-Assad en Syrie, l’augmentation spectaculaire du budget militaire russe, il est perçu à Londres, à Paris, à Berlin, à Washington comme une intrusion inacceptable dans les affaires européennes. D’où le geste spectaculaire accompli ces dernières heures avec l’expulsion de diplomates russes en poste dans les capitales occidentales. La rupture diplomatique que laisse craindre ce geste est si dangereuse pour la paix du monde en général, la paix de l’Europe en particulier, que l’on en vient à se demander si les Etats concernés ont conscience du signal détestable qu’ils envoient à la communauté internationale. Ayant par deux fois mis le feu à la planète entière, ce qui causa la mort de plus de cent millions d’êtres humains, les nations du Nord projettent à nouveau l’image détestable de peuples mus par leurs seuls intérêts égoïstes et fort peu soucieux de préserver la paix mondiale. Cela alors même que la communauté humaine devrait, en bonne logique, se concentrer aujourd’hui sur la lutte contre les extrémismes de tout bord qui la menacent et, plus encore, sur la protection de la nature dont dépend sa survie à brève échéance. Savoir raison garder est plus que jamais un impératif catégorique pour les Grands. Mais leurs dirigeants en ont-ils conscience ?
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