Musique chrétienne: Thierry T’Shaka de Kolwezi rend hommage à Alain Moloto

Lundi 19 Août 2013 - 17:14

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Le chantre a représenté les musiciens de la ville minière du Katanga aux obsèques d’Alain Moloto à Kinshasa. Et il s’est confié aux Dépêches de Brazzaville.

"Le décès du chantre Alain Moloto du Groupe adorons l’Éternel (GAEL) laisse un vide dans le cœur des chrétiens congolais". Ces mots sont ceux de Thierry T’Shaka, chantre et président de l’Union des chrétiens musiciens dans le monde (UCMM) de Kolwezi au Katanga. Il avait tenu à rendre un dernier hommage à Alain Moloto à Kinshasa au nom des musiciens de la ville minière katangaise. « Je retiens d’Alain Moloto qu’il a été premièrement un révolutionnaire dans le registre de l’adoration. Car en l’écoutant parler et chanter ses textes, on est instamment appelé à changer sa manière de faire les choses si l’on a la semence de Dieu en soi. Alain Moloto a ensuite été, pour moi, un père de l’adoration parce que c’est franchement à travers lui qu’on a appris les rudiments et les mots d’amour envers Jésus Christ. La vraie paternité selon les Hébreux, c’est la semence, et nous avons en nous la semence de cet homme de Dieu et nous croyons que cela va germer après son départ. Enfin, Moloto a été un instrument que Dieu a puissamment utilisé pour la restauration de l’adoration dans l’Église corps du Christ de la RDC. Dans 80 % des cultes rendus à l’Éternel dans nos églises, on ne manque pas de recourir aux cantiques de ce serviteur que Dieu vient de rappeler à lui », a déclaré Thierry T’Shaka. Et il a noté qu’un hommage mérité lui a été rendu avec ces obsèques grandioses mais dans le respect et la dignité de la parole de Dieu. L’UCMM va organiser une grande célébration en hommage à Alain Moloto au stade de Kolwezi, a-t-il dit.

À propos de la situation de la musique chrétienne dans la ville minière, Thierry T’Shaka a épinglé les difficultés : « L’émergence des talents chrétiens en musique est étouffée par manque de soutien d’abord des pasteurs de la ville ; ensuite, le public semble être moins intéressé à la musique chrétienne locale, se contentant des chansons des musiciens chrétiens de Kinshasa et d’ailleurs ; enfin, les mécènes ou sponsors sont littéralement inexistants pour soutenir la musique chrétienne locale ». Il a aussi dénoncé l’attitude des musiciens chrétiens locaux : « Ils se prennent pour des leaders de groupes musicaux chrétiens et sont pressés d’entrer au studio d’enregistrement, en dépit du manque de travail artistique ». Cependant, a-t-il souligné, Kolwezi est un vivier des talents en musique chrétien.

Thierry T’Shaka chante depuis sa tendre enfance : « Déjà à 6 ans, je chantais la voix ténor qui porte, dans une chorale de l’école du dimanche d’une église méthodiste unie de Kolwezi. Ensuite, j’ai intégré la chorale Jeunesse pour christ de l’Église méthodiste unie ». En 1996, il a débuté une carrière solo (chant et piano), avant de former son premier groupe, Holy Music, en 1997. Après le départ des musiciens pour raison d’études et changement de milieu, il a créé un autre groupe, Trompettes des adorateurs, en 2006, avec une quinzaine des musiciens.

« Yesu Mwinda » est son premier opus en 2011, enregistré à Nairobi. On y retrouve six titres : « Namela bonzambe », « Yesu mwinda », « Mon cœur », « Lieu sacré », « Je ne crains rien » et « Eza likambo ya tango ». Thierry T’Shaka a obtenu le prix de la révélation en 2008 au Festival Nzenze de Dede Mopasa. C’est en 2009 qu’il a mis en place l’UCMM avec la mission de mener des campagnes directement au niveau de ces personnes qui peuvent propulser la musique chrétienne de Kolwezi.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Le chantre Thierry T'shaka