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Mireille Opa-Élion : « Le livre constitue le précieux sésame qui ouvre les portes de la connaissance, de la réussite, et du développement »

Lundi 3 Mars 2014 - 1:00

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Les Dépêches de Brazzaville : Comment menez-vous la politique du livre au Congo ?
Mireille Opa-Élion : De prime d’abord, j’aimerais parler des grands traits de la politique du livre dans notre pays. Jusqu’en 2009, la politique du livre ne disposait pas d’une assise solide. C’est avec la création par décret en janvier 2010 de la direction générale du Livre et de la Lecture publique que notre pays s’est véritablement doté d’un organe permettant de mettre en œuvre la politique du livre. Il convient de souligner que cette décision gouvernementale procède de l’évidence que de nos jours le livre constitue le précieux sésame qui ouvre les portes de la connaissance, de la réussite et du développement. Il s’agit donc pour l’essentiel de favoriser, par des activités multiples et diverses, l’accès du public au livre, de soutenir l’édition et la diffusion du livre afin de permettre des rencontres entre les auteurs et le public. Depuis 2010, il se dégage que les activités organisées par la direction générale du Livre et de la Lecture publique infusent un sang nouveau dans la culture du livre.

LDB : Les espaces de lecture publique ne sont pas visibles. Comment le ministère entend-il mener une politique dans ce sens ?
Au sujet des espaces de lecture publique, il est vrai qu’une évaluation de la fréquentation des bibliothèques publiques présente des statistiques peu réjouissantes. Cependant, il importe de souligner que ceux qui les fréquentent n’en tirent pas moins des informations utiles à leur instruction. Nous devons retenir que la direction générale soutient un réseau d’une cinquantaine de bibliothèques disséminées dans notre pays. Pour illustrer mon propos, je signale que beaucoup de paroisses ont en leur sein des bibliothèques, lesquelles ont bénéficié de l’appui de la direction générale du Livre et de la Lecture publique, tant dans le domaine de la formation en bibliothéconomie qu’en ouvrages. J’invite donc les lecteurs à fréquenter ces bibliothèques et à en tirer le meilleur parti. À propos de la faiblesse des statistiques, elle résulte dans une certaine mesure de l’attrait des lecteurs pour d’autres sources d’information et de loisirs, notamment les nouvelles technologies de la communication.

LDB : L’initiative que votre direction a prise pour initier les journées du livre porte-t-elle ses fruits ?
La direction générale du Livre et de la Lecture publique fait feu de tout bois pour amener le public à s’intéresser davantage au livre. Pour ce faire, de nombreuses activités autour du livre sont menées. À titre d’exemple, la troisième semaine du mois d’avril de chaque année est consacrée à des activités d’envergure avec les éditeurs, les librairies, les auteurs et écrivains, les critiques littéraires et le grand public. Ces activités se tiennent dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. En outre, des jardins de lecture sont souvent organisés dans l’établissement scolaire et dans des espaces publics dans le même but. L’enthousiasme du public montre à suffisance que ces initiatives portent leurs fruits.

LDB : Où en est le projet des bibliothèques dans les collèges et lycées ?
Quoique cela ressorte du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire chargé de l’alphabétisation, la direction générale du Livre et de la Lecture publique s’efforce de soutenir quelques établissements scolaires avec les moyens du bord.

Diplômée en sciences et techniques de la communication, Mireille Opa-Élion est directrice générale du Livre et de la Lecture publique depuis 2010. Elle a été auparavant chargée de la communication du marketing et des relations publiques au Festival panafricain de musique. Elle a commencé sa carrière à la mairie d’Orléans, en France, comme auxiliaire documentaliste à la bibliothèque de l’Institut d’art visuel. Elle est présidente pour le Congo de l’ONG AECO créée en France, qui a pour objectif la création des bibliothèques d’écoles dans le monde entier. Elle nous parle de son engagement à rendre le livre accessible afin de lui assigner ses missions d’antan.

Propos recueillis par Désirée-Hermione Ngoma