Des vendredis du livre et du théâtre pour marquer les soixante ans de la littérature congolaiseMardi 4 Mars 2014 - 12:27 La célébration des soixante ans de la littérature congolaise est un évènement majeur pour les passionnés de littérature. Le ministère de la Culture et des Arts et l’Union nationale des écrivains et des artistes congolais (Uneac) ont institué les Vendredis du livre et du théâtre pour la rendre plus visible et plus vivante au Congo Le bal a été ouvert le 20 décembre dernier à l’Hôtel de ville de Brazzaville avec l’écrivaine Monique Alfred Ambouen Ondzé, qui a eu l’honneur d’en être le pilote avec son roman Une vie de brimade en terre promise. Œuvre émouvante, qui a accroché le public dont la soif d’en savoir davantage sur l’intrigue a été comblée par l’auteur et le critique littéraire du jour. Ensuite, le 27 décembre, dans la salle de conférences de l’Hôtel de la préfecture de Brazzaville — gracieusement offert désormais à la promotion du livre et du théâtre congolais par le préfet et écrivain, le général Benoît Moundélé-Ngolo —, l’écrivaine congolaise de la diaspora Liss Kihindou a séduit, ému et enthousiasmé l’auditoire avec son roman Chêne de bambou, essentiellement constitué d’échanges épistolaires entre deux amies, l’une en Occident, l’autre en Afrique. Le premier vendredi de l’année, les amoureux du théâtre ont été plongés dans un spectacle féérique, électrisant les spectateurs par une thématique d’actualité, avec la représentation théâtrale de Mal de terre, une pièce de théâtre de l’écrivain Henri Djombo. Elle a permis à chacun de réfléchir sur les dérives comportementales de certains citoyens véreux qui se font passer pour les propriétaires d’une terre héritée de leurs ancêtres et qui en vendent des lopins au mépris des lois et règlements de la République. Véritable procès des mœurs dont sont victimes de nos jours bien des citoyens de cette République dont la terre aiguise des appétits mesquins. Le livre est revenu sur le devant de la scène le 10 janvier 2014 avec Le manguier, le fleuve et la souris du président Denis Sassou N’Guesso. Un ouvrage décrypté par Raymond Loko, Ernest Bompoma-Ikélé, Pierre Ntsémou et Ramses Bongolo croisant leurs regards sur ce livre-programme où les contours de la prospective d’un homme d’État visionnaire rêvant d’une Nation solidaire et aspirant à l’émergence économique et sociale se sont révélés à la fin de l’analyse de l’œuvre, après une série d’échanges animés entre le public et les analystes sur ce récit biographique le passant au crible d’une critique objective. Le vendredi 17 janvier 2014, la navette du théâtre a repris son envol, transportant les voyageurs-spectateurs émus et secoués par la troupe de théâtre dit « de l’environnement », interprétant avec brio la pièce de théâtre Le cri de la forêt de l’écrivain Henri Djombo. Un cri du cœur pour la préservation des forêts et de l’écosystème dont la dangereuse agression entraîne des conséquences sur la vie humaine. Quand est venu le tour du livre de Gérard Yongo, Un Guru, apprenti sorcier, de passer par le crible de la critique le vendredi 7 février 2014, le public s’est régalé d’une histoire captivante et réelle d’une escroquerie spirituelle menée de mains de maitre par des prophètes indélicats bien connus sur les deux rives du fleuve Congo, illustrés par Munkulunkulu Mutombo, personnage symptomatique des dérives de certains hommes d’église abusant de la naïveté des fidèles en quête de salut, de santé et d’assises sociales stables. Le 14 février, l’heure était au théâtre avec la mise en scène de Chris Ollingaud d’une pièce encore inédite intitulée La destruction interprétée par une troupe composée de très jeunes artistes au talent prometteur, dénommée Le Paraclet. La violence des scènes, soutenue par un décor macabre et des costumes maculés de sang simulé sur des personnages victimes de la folie destructrice de l’homme, appelle de façon pathétique au ressaisissement et à la tolérance pour que l’altruisme fédérateur revienne occuper les cœurs des Congolais et, à travers eux, de tous les citoyens du monde en proie à des déchirements et des guerres inutiles. Hermione Désirée Ngoma |