Les Clubs Rotary de Brazzaville lancent une campagne de mobilisation des ressources en faveur des Centrafricains

La célébration de cet anniversaire a été l’occasion pour le président du Rotary club Djoué-Doyen, Fila Hyacinthe Défoundoux, de rappeler l’histoire du Rotary international.

C’est le 23 février 1905 que Paul Harris et trois de ses amis se réunissent pour la première fois afin de discuter de leurs expériences, donnant naissance au premier club service au monde, à savoir le Rotary club de Chicago. Paul Harris, son initiateur, souhaitait intégrer dans un club service le même esprit d’hospitalité et de convivialité qu’il avait connu dans les petites villes de sa jeunesse. Le nom du Rotary fut choisi en référence au roulement pratiqué pour les premières réunions qui se tenaient en alternance dans les bureaux de ses membres.

Aujourd’hui, le Rotary international est présent dans le monde entier. Il compte 32 000 clubs disséminés dans plus de 200 pays et plus d’un million et demi de membres. Au fil des années et de son expansion, la mission du Rotary a évolué au-delà des intérêts professionnels et sociaux de ses membres. Aujourd’hui, les Rotariens du monde entier unissent leurs ressources et mettent leurs talents au service des collectivités qui sont dans le besoin. L’esprit d’engagement du Rotary s’exprime pleinement dans sa devise : « Servir d’abord ».

Le Rotary international favorise l’entente mondiale, milite pour la liberté et forme des artisans de paix. Son idéal de servir se décline en quatre engagements.

Marcel Van Opstal, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Congo, a remercié les Rotariens d’avoir dédié cette journée au soutien en RCA. Pour l’UE, qui est active sur place, membre du groupe de contact, observatrice privilégiée de la situation, la priorité des priorités est le rétablissement de la sécurité. Tous les acteurs sont d'accord sur ce point, à commencer par la présidente de la République de RCA, son Premier ministre et son gouvernement, tous les hommes politiques du pays, de même que les observateurs, le président de la Commission de l’UE, le secrétaire général des Nations unies, Ban-Ki-Moon, qui a d’ailleurs lancé un appel pour le déploiement de trois mille soldats supplémentaires afin de renforcer les forces sur place.

Pour l’UE, il est nécessaire de ramener la sécurité pour déployer les actions humanitaires. Mais outre la sécurité, la situation économique catastrophique du pays pose aussi problème. En effet, les caisses de l’État sont quasiment vides. Les fonctionnaires n’ont pas été payés depuis plus de cinq mois et les connexions routières ne sont pas établies par la route vers le Cameroun et sont difficiles, lorsqu’elles sont possibles, vers le Tchad. Par ailleurs, une grande partie du territoire est en état de non-droit, avec des groupes de milices qui font la loi. Il faut arrêter tout cela, a souligné Marcel Van Opstal.

Il a salué aussi la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (Cééac) pour avoir organisé une force sur place, la Micopax, qui est aujourd’hui mise sous l’autorité de l’Union africaine, se transformant en Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca). Pour financer cette force, la Cééac a pu mobiliser une partie des fonds, et avec la contribution de l’UE, 45 à 50 millions d’euros ont été réunis.

Le docteur Fatoumata Binta T. Diallo, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, coordonnatrice par intérim du système des Nations unies, a souligné que la grave crise politique que la RCA vivait actuellement, exacerbée par des conflits interethniques et religieux, avait comme conséquence une crise humanitaire sans pareil. Elle a annoncé que le Congo avait accueilli à ce jour plus de 15 000 personnes dans le département de la Likouala. Malgré les importants efforts du gouvernement et de ses partenaires, les conditions de vie dans les sites d’accueil restent très précaires en raison de la promiscuité, du manque d’abris adéquats, de l’insuffisance d’eau potable et de latrines.

Sur le plan sanitaire, cette situation se traduit par des risques de flambées d’épidémies meurtrières de choléra, de rougeole, de méningite, de coqueluche, de polio et de fièvre jaune, de maladies sexuellement transmissibles (sida), sans compter la malnutrition du fait de l’accessibilité limitée de la zone pour assurer la fourniture en vivres.

Enfin, le docteur Fatoumata Binta T. Diallo a salué la noble initiative des Rotary clubs du Congo, qui appelle à une contribution au Fonds de solidarité avec le peuple centrafricain. Elle la considère comme un symbole d’amitié et de fraternité que toute personne de bonne volonté ne peut qu’encourager en y adhérant et en y participant de manière concrète. « Ne dit-on pas que c’est dans le malheur qu’on reconnait ses vrais amis ? », a-t-elle rappelé, mettant en avant qu’un geste amical et généreux pouvait contribuer au relèvement du peuple centrafricain et au renforcement de son unité et de sa dignité.

La campagne de mobilisation des ressources pour l’action humanitaire en faveur du peuple centrafricain a été lancée par Jérémie Mouyokani de l’ADG pour le Congo et la RCA. Elle durera jusqu’au 31 mars 2014. Pour tous ceux qui veulent apporter leurs contributions, un compte est ouvert à Ecobank : intitulé du compte : SOS Solidarité RCA -  code guichet : 00001 Cl2 -  RIB : 86 - numéro de compte : 01403837301.

L’ambassadrice de la RCA au Congo, doyenne du corps diplomatique, Marie-Charlotte Fayanga, a remercié les clubs Rotary de Brazzaville pour avoir placé la célébration du 109^e anniversaire du Rotary international et de la Journée de l’entente entre les peuples sous le thème de la solidarité avec le peuple centrafricain. Au regard du champ d’intervention des rotariens — santé, éducation, eau, assainissement, faim, malnutrition et paix —, elle a salué cette heureuse initiative, alors que son pays est en proie à une grande crise économique, politique et humanitaire sans précèdent.

« Le peuple centrafricain dans son ensemble souffre dans sa chair, dans son âme, de cette situation connue de tous. Qu’il s’agisse des déplacés ou des réfugiés dans les pays voisins tels que le Congo ou encore de ceux qui sont restés au pays, l’acte que le Rotary club pose ce soir illustre bien votre devise “Servir d’abord”, en mettant en commun vos ressources et vos talents au service de ceux qui en a besoin, comme c’est le cas du peuple centrafricain », a-t-elle conclu.