Livre : « A propos du snoprac », essai de l’écrivain et critique littéraire Ramsès Bongolo

Vendredi 1 Décembre 2017 - 19:17

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Style qui n’obéit pas aux recommandations académiques, le snoprac créé par le général écrivain Benoît Moundélé-Ngollo est ici l’objet d’un essai et d’une appropriation de la part de Ramsès Bongolo, au point de l’ériger en courant littéraire.

«Comme les boutiques de Moungali et les buvettes de Talangaï, le snoprac est un patrimoine culturel du Congo », écrit Ramsès Bongolo à la page 66. A propos du snoprac, publié aux éditions AK, est un puissant plaidoyer de 284 pages sur un style littéraire neuf et attrayant qui trouve de plus en plus de continuateurs à la suite de son géniteur, Benoît Moundélé-Ngollo. Ce double essai publié en un seul volume est une étude subtile du style de l’écrivain Benoît Moundélé-Ngollo, style auquel il est resté fidèle à travers déjà une dizaine de publications.

L’ouvrage est structuré en deux grandes parties, « Snopraquisation ou esquisse snopractique comparative», préfacé par Obambé Gakosso et « Le snopratexte et ses multiples facettes» bénéficiant de la préface de Pierre Ntsémou.

Dans la première partie, Ramsès Bongolo déploie la quintessence littéraire du snoprac autour de trente-deux néologismes formés à partir de ce même radical. Il ne fonde pas seulement les bases scientifiques du snoprac en tant que nouveau courant littéraire, mais il y élabore ingénieusement cinq «textes snopractique» par lesquels il s’approprie le style moundélé-ngollien pour faire une apologie du livre, comme réalité culturelle indispensable à l’épanouissement des hommes en société. « Je suis le cuisinier des livres dont les soupes littéraires ne laissent aucun lecteur indifférent », écrit-il à la page 37.

Dans la seconde partie, le critique se passe en maître incontestable du snoprac en l’appliquant sur six textes aux genres nuancés. Comme quoi, le snoprac se prête si bien à la prose, à la poésie, au conte, à la nouvelle aussi bien qu’au théâtre.

Ainsi, pour Ramsès Bongolo, le dénominateur commun au «texte snopractique» réside dans sa structuration géométrique et quelquefois filiforme. Ce type de texte, affirme-t-il, est « ciselé, décalé, numéroté, souligné, centré, rythmé, superposé, lexicalisé, typographié» ; autant de critères caractérisant la «snopracie », néologisme désignant l’art du snoprac.

Selon Pierre Ntsémou, «Ramsès nous fait ici la magistrale démonstration de la beauté d’un style nouveau dans le vaste champ stylistique de la langue française et de l’écriture de cette belle langue » p.142.

Mais au-delà de la compréhension des procédés du snoprac, le livre laisse transparaître une dense érudition littéraire d’un écrivain doué et passionné qui n’hésite pas de se révéler comme « le fruit du livre né de nombreuses lectures».

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre livre « A propos du snoprac »

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