Disparition de Pamelo Mounka : dix-huit ans déjà !

Lundi 20 Janvier 2014 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le mois de janvier est celui qui, dans le monde de la musique congolaise, représente certainement une période de triste mémoire. Il marque en effet la disparition de Pamelo Mounka, un artiste, qui par son talent, a fait voyager le public dans l’univers d’Orphée

Décédé le 16 janvier 1996 à Brazzaville, Bemba Yvon André alias Pamelo Mounka était arrivé dans l’orchestre les Bantous de la capitale le même jour que deux autres jeunes garçons : Passi Mermens et Samba Joseph dit Mascotte. « Comme souvenirs marquants, il y en a beaucoup. On peut retenir que Pamelo était un garçon qui avait l’inspiration fertile. Il pouvait composer à n’importe quel moment. Lorsque nous nous sommes rencontrés dans les Bantous, il avait plus de 160 chansons dans son cahier », s’est rappelé Passi Mermens.

Se remémorant ses souvenirs, Passi Mermens a précisé que Masuwa, l’un des morceaux qui sont rentrés dans les classiques de la musique congolaise, avait été composé à Dolisie en 1967 quatre ans après leur intégration dans les Bantous de la capitale. « Et il y avait un certain Samba Paul, arbitre international de football, fanatique de Pamelo. Lorsqu’il apprenait que nous étions en séjour à Dolisie, il nous logeait dans sa chambre d’ami. Une fois pendant notre séjour, il m’a dit de prendre la guitare. Il fredonnait quelque chose ; et lui et moi avons composé la rythmique de Masuwa. Voilà comment la chanson est née à Dolisie. En rentrant à Brazzaville, on a présenté la chanson au public de Super jazz, qui l'a boudée le premier jour mais nous nous sommes entêtés et elle est finalement aujourd'hui rentrée dans le classique des chansons congolaises », a-t-il raconté.

Passi Mermens raconte avec beaucoup d’émotion le jour où il a appris le décès d’un de ces coéquipiers, après avoir passé la journée du 16 janvier 1996 avec lui sans que rien ne présage que Pamelo devait s’éteindre dans les heures qui suivraient. « Le jour où il est mort, j’étais avec lui un dimanche de 10h à 15h. On s’était même donné rendez-vous pour aller le lendemain voir son grand frère qui travaillait à la banque pour régler un problème de famille. Vers 21h, Valery, l’un de ses enfants, arriva à la maison et là je me suis inquiété. Il était venu m’annoncer la mort de Pamelo. C’était très émouvant pour moi car nous avions passé presque toute la matinée sans qu’il ne présente aucun signe », a-t-il poursuivi.

Edo Nganga, l’un des doyens des Bantous de la capitale, reconnait en Pamelo Mounka un artiste plein de talent qui a conduit les destinées du groupe au plus haut niveau en 1986. « Nous avons vu qu’il était très compétent. Le souvenir que j’ai de lui c’est que, à un moment donné, nous avons voulu donner du sang nouveau à l’orchestre. Il fallait que nous les doyens nous nous concertions. Et alors nous nous sommes dit que nous allions passer le témoin à un jeune et nous avions vu que Pamelo avait toutes les qualités pour assumer ce rôle », a témoigné Edo Nganga.

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Pamelo Mounka