Littérature : Gabriel Mwènè Okoundji déclame sa poésie à ParisSamedi 28 Octobre 2017 - 17:45 Loin des bruits du monde, le poète congolais, l’écho du porte-voix de la poésie héritée du département de la Cuvette, est monté le 27 octobre dans le 18e arrondissement de la capitale française pour s’épandre au-dessus des fleuves du monde de l’Alima à la Garonne. En tégué, sa langue natale, et en français, sa langue d’adoption, en présence d’un auditoire comble dont on pouvait remarquer, entres autres, les visages attentifs des écrivains Henri Lopes et Sami Tchak, de Vincent Gimeno-Pons, délégué général du Marché de la poésie ; de Mathias Bangui, attaché de Défense près de l’ambassade du Congo en France, l’un des fils de la Cuvette venu pour l’occasion, Gabriel Okoundji a comblé l’assistance à la Compagnie Résonnances, dans le dix-huitième arrondissement de Paris. Son dire poétique, son souffle et sa psalmodie sont à l’image des lieux qui l’ont accueilli : « Faire réseaux, faire échos, devenir un carrefour des cultures et le lieu de leurs expressions ». Pur régal pour le poète congolais qui a su transmettre l’essentiel de la langue et de la parole hérité de la terre congolaise au public cosmopolite par sa poésie mêlant lyrisme onirique, cosmique et pensée philosophique. Le poète congolais confie à ce propos : « L’homme a soif de la parole des profondeurs, du souffle de la parole fondamentale qu’importe la langue qu’elle vienne dans une langue du nord ou du sud. Le tégué est la langue dans laquelle j’ai trouvé cette sensibilité qui porte mon chant poétique et le français est ma langue d’écriture. Mon souhait est désormais d’écrire le plus possible en langue tégué et de lui donner un écho en français.» À l’issue de la rencontre-lecture, autour « d’une assiette », les participants, tous unanimes, ont confié leur satisfaction du partage de la fraternité des mots. « Ça a été un moment magique, une révélation », témoigne Léa Hervé, une Parisienne venue assister à la soirée de poésie. « Gabriel Okoundji a parlé dans sa langue, que je ne connais pas, mais nous avons eu la perception et nous l’avons compris », partage-t-elle. « Ce qu’on entend même si nous ne connaissons pas le sens des mots, nous parle », abonde Philippe Longchamps, amateur de poésie. Florine Jouis, étudiante en littérature, a découvert Gabriel Okoundji pour la première fois. « J’ai beaucoup aimé son oralité, sa parole si vivante et surtout son implication dans sa poésie », s’est enthousiasmée la jeune Parisienne. « Ce soir nous avons eu une fable poétique extraordinaire de la part de Gabriel », déclare Vincent Gimeno-Pons. « La poésie de Gabriel me redonne espérance en l’Afrique. Elle nous ramène à nos racines qui sont très profondes et à cette sève ancestrale que nous devons faire grandir. Cette sève doit nous ramener vers nos ancêtres, afin de retrouver nos racines pour que nous puissions faire route dans ce monde d’aujourd’hui », juge Mathias Bangui, ami d’enfance de Gabriel Okoundji. Pour l’écrivain Sami Tchak, Gabriel Okoundji « a la parole incarnée qui parle à tout être humain. Il est l’auteur que je relis pour me ressourcer et me rattacher à mes origines. Avec lui, on se sent à la fois dérisoire, lorsque l’on se compare à la parole, et immortel, quand on se laisse habiter par elle », glisse-t-il. En hôte de la rencontre-lecture du jour, Seyhmus Dagtekin, poète et romancier, dit : « Pour moi, la poésie est cette capacité d’accueillir l’être du plus petit au plus grand et la poésie de Gabriel a cet accueil-là. Il a une grande qualité de poésie et d’écriture. C’est une personnalité et une authenticité que j’aime beaucoup ». Rencontre- lecture : le vendredi 27 octobre à 20 H Lieu : Compagnie Résonances 8, rue Camille Flammarion 75018 Paris Tél. : 01 44 85 53 86 Rose-Marie Bouboutou et Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo : Gabriel Mwènè Okoundji entouré de Mathias Bangui, Henri Lopes, Sami Tchak, Guy Mankesi et Annie Ferret
Crédit photo : Marie Alfred Ngoma Notification:Non |