Du métro à Captain Rugged
Keziah Jones est né le 10 janvier 1968 à Lagos, au Nigeria. Tôt, il s’exile en Angleterre, puis en France, à Paris. Le jeune homme arpente les couloirs et les stations du métro de la capitale. Guitare à la main, sa voix chaude sort les Parisiens voyageurs de leur morosité et retient l’attention d’un directeur artistique. Nous sommes en 1991 et la carrière de Keziah Jones est lancée. En 1993, il sort son premier album, Blufunk is a Fact, un disque engagé sur lequel plane l’aura de ses idoles Fela Kuti, Prince et Jimi Hendrix.De ces inspirations est né le blufunk, un genre musical à vocation délivrante dont il est l’initiateur, mix d’afro-funk et de soul. Le chanteur enchaîne les succès, Rythm is Love, Beautiful Emilie, et autres l’envoie sur les ondes européennes, africaines, américaines.
Un disque visionnaire
En 2013, Keziah Jones revient avec Captain Rugged, à traduire en Capitaine Fracasse, un projet artistique et musical mûri pendant cinq ans, composé et enregistré dans son Nigeria natal où il est rentré vivre après des années entre Londres, New York et Paris. Il présente des chansons intimes et engagées, et met en scène un héros musicien rebelle. Cet avatar des Africains quittant leur terre pour nourrir leur famille évolue à Lagos qu’il dépeint comme un eldorado de la culture. Captain Rugged est aussi un hommage à l’une de ses grandes sources d’inspiration, Fela Kuti. « C'est Fela le vrai Fracasse. C'était un rebelle, mais avec beaucoup de style, une façon de s'habiller, de vivre, d'avoir un groupe énorme avec qui il vivait en communauté, avec ses danseuses. Lui souvent emprisonné pour ses idées. Tout cela est très romantique, très rebelle, et aussi très stylé », a expliqué ce libre-penseur au micro de France-Info.Keziah Jones chante une Afrique contemporaine, dynamique et tournée vers l’avenir.
