Interview. Younès Lévy Ambvouli : « La foire Holidays 1re édition nous a permis de créer 500 emplois temporaires »Samedi 29 Octobre 2016 - 18:35 Ouverte officiellement par le ministre de la Culture et des Arts, Léonidas Carel Mottom Mamoni, la première édition de la foire Holidays organisée au stade Félix-Éboué a fermé définitivement ses portes. Cette activité culturelle qui a duré pratiquement deux mois (1er août- 15 octobre) a drainé du monde. Nous avons rencontré son initiateur Younès Lévy Ambvouli, président du bureau exécutif national de la Dynamique pour le renouveau qui, dans une interview exclusive, a dressé le bilan de cette foire et projeté l’avenir tout en prodiguant des conseils à la jeunesse congolaise. Dépêches de Brazzaville. La première édition de la foire Holidays a fermé ses portes. Pensez-vous avoir gagné le pari ? Younès Lévy Ambvouli. Oui, nous avons tenu le pari, parce que nous avons organisé une foire qui est une première du genre au Congo, une foire culturelle avec toute la diversité des prestations ou des secteurs. Il y a de l’aire des jeux des enfants, des entreprises qui ont exposé, des sculpteurs, des peintres, des bars et restaurants. Il y a eu aussi un podium qui nous a permis d’organiser plusieurs concerts. Effectivement, nous avons trainé les délais. Nous avons commencé le 1er août et fini le 15 octobre, même si au départ on a eu un décalage en ce qui concerne le lancement officiel. Ce qui allait avoir lieu le 1er août s’est tenu le 21 août en présence du ministre de la Culture et des Arts, Léonidas Carel Mottom Mamoni. Cependant, la foire était déjà ouverte au public. DB. En termes de bilan, qu’est-ce que cette première édition a rapporté ? YLA. Cette foire nous a permis de créer des emplois temporaires. Nous avons monté 140 stands en raison de trois personnes au moins par stand, notamment le propriétaire et ses deux assistants. Nous avons approximativement créé 500 emplois temporaires. Je ne vois pas une seule entreprise congolaise recruter 500 stagiaires durant une courte période. Donc, nous avons participé à la vie économique au moment où les temps sont durs et l’économie du pays est morose. C’est donc notre contribution dans le développement du pays. Sur le plan sécuritaire, nous savons ce que c’est que Poto-poto en termes de banditisme avec les « bébés noirs », mais durant tout le temps qu’a duré la foire, nous les avons occupés. Ils ont travaillé et ont eu un gagne-pain. En ce moment-là, le banditisme s’efface. Même à la foire, pendant deux mois, il n’y a pas eu un incident majeur, il n’y a pas eu de bagarre ni des blessés. Cependant, le seul regret pour la première édition, c’est que nous avons mené un pareil projet seuls. Nous nous sommes sentis un peu abandonnés. Il n’y a pas eu des partenaires, des annonceurs qui ont suivi, à l’exception du ministère qui a cru en notre projet et qui nous a prodigué des conseils. Nous n’avons eu que des entreprises unipersonnelles. Parmi ces entreprises, il y a une qui a exposé sur les énergies renouvelables, les énergies solaires ainsi que les panneaux solaires. On a eu aussi des tradi-praticiens, notamment nos frères béninois. On a eu des gens qui sont venus du Sénégal pour vendre tout ce qui est bijoux… DB. Comment le public a-t-il accueilli cette foire ? YLA. Le public a bien accueilli cette foire. Il y a eu de l’engouement au stade Félix-Éboué. De ce que j’entendais, rien n’a jamais marché au stade Félix-Éboué. Lorsqu’on organise un évènement ici, c’est toujours un fiasco. Mais Dieu nous a fait grâce et nous avons enlevé cette malédiction. La foire était bien organisée et le lieu très fréquenté. Certes, il y a eu beaucoup d'engouement d’une part, mais il y a eu beaucoup de regrets aussi d’autre part. C’est d’ailleurs ce qui nous pousse, en dépit de la conjoncture et des festivités qui pointent à l’horizon, d’entretenir des gens dans cet élan. DB. Que prévoyez-vous pour les grandes vacances prochaines ? YLA. Nous allons lancer la deuxième édition de la Foire Holidays. Nous allons voir comment le faire avec le Festival panafricain de musique (Fespam), parce qu’au mois de juillet va se tenir la onzième édition de cette grande messe musicale panafricaine. Nous mettrons les populations au courant sur nos futures activités. Mais, entre-temps, nous allons faire un petit pont au mois de décembre pour continuer à encourager la population à créer de l’emploi. On va reconfigurer la foire. Cette fois-ci, on va plus aller sur l’axe Kermesse, parce qu’on va libérer assez de places au niveau du podium pour permettre à ce qu’il y ait plus de places pour les concerts qui seront organisés ici. Il y aura beaucoup de surprises pour les enfants ainsi que pour les adultes courant la fin de cette année. DB. Combien de temps va durer la Kermesse de décembre 2016 et quelle sera la particularité de la deuxième édition de la Foire Holidays ? YLA. Normalement, cette Kermesse va durer 1 mois, tout le mois de décembre. Mais comme on ne peut pas faire 1 mois pile, nous allons ouvrir la Kermesse quelques jours avant pour que les gens reprennent goût et après les fêtes nous allons ajouter 5 jours pour la clôture. Concernant la particularité de la deuxième édition de la Foire Holidays, je dis tout simplement qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, mais de mon expérience d’homme, on ne peut pas avoir fait tout cela pour ne pas capitaliser. Nous allons capitaliser et nous connaissons ce qui a marché et les imperfections. Car malgré toute la beauté extérieure, tout l’éclat, tout le succès extérieur qu’il y a eu, aucune œuvre humaine n’est parfaite. Donc, nous allons améliorer et certainement apporter des nouveautés pour toujours égayer et attirer des populations vers nous. DB. Jeune que vous êtes, quel message lancez-vous aux jeunes congolais ? YLA. À la jeunesse congolaise, je leur demande d’avoir de l’audace, de se dire que l’avenir de demain nous appartient. Mais pour que demain t’appartienne, il faut que tu t’y mettes maintenant. Il faut de l’audace, il ne faut pas hésiter quand il y a des idées, des projets. Il faut y aller à fonds. Et je pense qu’avec beaucoup de dextérité, on peut arriver à quelque chose. Rien n’est impossible. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Younès Lévy Ambvouli répondant aux questions des Dépêches de Brazzaville
Photo 2 : L'affiche de la première édition de la Foire Holidays 2016
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