« Tu le diras à ma mère : L’histoire vraie de Coco Ramazani », racontée par Joseph Mwantuali

Le coup de coeur-Œuvre poignante, renversante, troublante où la véracité des faits étreint le lecteur dès la préface, signée par l’emblématique Were Were Liking. La couverture noire du livre et le visage aux yeux fermés d’une fille à la couleur ébène savent parler aux esprits avertis. Noire est  l’histoire de Coco, jeune fille originaire de la RDC , mille fois violée dans plusieurs circonstances, dans un « no man s land »  qui finit dans l’hystérie, dans un hôpital psychiatrique au pays d’Abraham Lincoln. Récit funeste dont les personnages comme Zaza, Musafiri, Mona, Bi Germanie, Delphin et les frères Wadiamba jouent un rôle déterminant. Le style compréhensif, associé aux images frappantes, d’une violence inouïe est effarant. Que de viols.

Le sujet est traité avec tact, sans malveillance, remettant chaque protagoniste devant sa responsabilité. Les armées rwandaise et ougandaise se sont donné rendez-vous dans un territoire étranger pour se régler les comptes. S’affrontant sans merci, au grand désespoir des autochtones. Des massacres organisés frisant le génocide dans la région sud-est de la RDC. Une situation trouble que Mobutu, fatigué par la maladie se trouve incapable d’enrayer et ses remplaçants feront piètre figure.

Le récit de Coco est insoutenable. Esprits faibles, s’abstenir. « La volonté d’une jeune femme de petite taille, mais puissante à l’intérieur. Je lui ai assuré que son discours serait entendu. Devant l’ONU ou non, car je me charge de l’exposer à bien plus grand nombre».

Kitu, l’enfant soldat ou Kadogo aurait-il transmis le message de Coco à sa défunte mère ? Reste au rédacteur de ces précieux mots de tenir sa parole. Bonne lecture.