Fête du livre : Dire et écrire fait écho aux écrits cocasses d’auteurs congolais

Samedi 9 Novembre 2013 - 15:37

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Le spectacle de lecture servi à la toute première soirée de l’événement qu’a abrité l’Institut français (IF), le 8 novembre, a beaucoup amusé le public qui a ri de bon cœur à l’écoute des extraits de textes lus par Les Béjarts.

Vendredi, ils étaient sept sur les huit présents sur la scène de la Grande Halle à dire de façon bien particulière une série d’extraits de textes d’auteurs locaux en présence de certains d’entre eux. Pas de commune mesure entre les bribes d’écrits de Bestine Kazadi lus d’un ton sérieux par Rossy Nginamau en guise d’introduction et la suite. La minute d’après, c’est sur un ton plus enjoué qu’il se lançait à corps perdu dans la lecture de La Foire des Pharaons d’André Yoka. De la pièce, le lecteur s’est focalisé sur le passage qui tournait en dérision les conseillers du roi dressant d’eux des portraits très peu glorieux.

Le solo de Stella Mobombo a succédé au premier offert par Rossy et le rythme imprimé au début s’est poursuivi avec les suivantes lectures où s’alternaient duos, trios et solos. Plus débridées les unes que les autres, elles ont plu au public quasi suspendu aux lèvres des lecteurs. Rendus d’assez belle manière, les écrits enchaînés de David Ilunga, Fabrice Tshibala, Thierry N’Landu, Bibish Mumbu, Bestine Kazadi, Dominique Mpundu et Papy Maurice Mbwiti ont fait leur effet. Fins comédiens, les lecteurs ont pour la plupart, avec un sacré naturel, livré à l’assistance des extraits avec un humour décliné à toutes les sauces. L’ironie qui pointait son nez presqu’à tous les coups était tantôt d’une franchise déconcertante, tantôt d’une dureté à la limite du tolérable.

 

Il est certain que le Dire et écrire offert par les Béjarts plus qu’éveiller de la curiosité, a suscité l’intérêt de plusieurs sur les écrits dont ils étaient extraits. Autant que Rossy qui tenait un peu lieu de maître de cérémonie, les six autres lecteurs avaient du mérite. En effet, les tons, accents et expressions mesurés de Rossy, Annie Tshonga, Stella, Fabrice, Francine Kopange, Belord Mulopo et Véronique Aka Kwadeba ponctués quelquefois par la guitare de Peguy Kataba ont reçu un bel accueil. Et le slam de Peter Komomndua, la note finale du spectacle inédit de lecture de la soirée du 8 novembre n’a pas déplu non plus. Les applaudissements chaleureux du public ont témoigné du plaisir éprouvé à écouter le discours du slameur. D’aucuns sont partis de là avec à l’esprit cette sorte de refrain plaisant : « Moi, la vie, je la prends façon bohème. Je ne suis pas un bon exemple. Ne fais pas de moi ton emblème ».

De l’avis du directeur adjoint de l’IF, Christophe Roussin, la soirée Dire et écrire était un succès. Ce n’est pas le public qui le contredirait au regard des acclamations dont il a gratifié les lecteurs à la fin du spectacle. Et, plus fort encore, plutôt spontané, il ne s’est pas gardé de manifester son emballement applaudissant frénétiquement entre deux lectures.

Nioni Masela