Exposition : « L’Afrique croquée », le regard des caricaturistes sur les problématiques africaines

Lundi 28 Décembre 2015 - 18:45

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Le projet d’exposition l’Afrique croquée a été initié par Mabiala Mbeka de l’ASBL Comocongo en partenariat avec la Solidarité internationale de la ville de Bruxelles.

« L’Afrique croquée », explique son initiateur, invite à rendre compte avec humour et distance des problématiques qui affectent le continent africain. L’exposition présente une centaine de dessins signés par une cinquantaine de dessinateurs professionnels africains et internationaux. « L’Afrique croquée », note Mabiala Mbeka, est une exposition qui tente de redéfinir les relations entre situations, territoires et politiques africaines, idées et expressions artistiques des dessinateurs de presse  et représentations des imaginaires. « Cette exposition apporte une autre perspective des situations contemporaines africaines en abordant les thèmes principaux caricaturés dans la presse satirique », explique son initiateur.

Hommage à Charlie Hebdo et Nelson Mandela

« L’Afrique croquée » est composée de quatre volets. Le premier, « Tribute to » est un hommage que les dessinateurs de presse africains ont rendu à Charlie Hebdo et à Nelson Mandela. « Beaucoup de dessinateurs africains ont décidé de rendre hommage aux victimes du journal français Charlie Hebdo. Ils le font par des dessins, ce qu’ils savent faire le mieux. C’est un hommage aux « fantassins de la liberté d'expression » tués dans l’attentat de Charlie Hebdo. Ce volet traduit aussi la vision que les artistes ont de la liberté d’expression. Les caricaturistes politiques d'Afrique ont aussi rendu hommage à Nelson Mandela avec des images puissantes qui évoquent l'impact du leader anti-apartheid sur le continent, ainsi que l'héritage qu'il a laissé derrière lui depuis sa mort. Mais il y a aussi l'angoisse collective que certains Africains ont désormais au sujet de l'avenir et de leur continent. Seule véritable « icône » de la scène politique africaine, son traitement par les dessinateurs de presse exprime souvent le sentiment de perte et de chagrin », explique Mabiala Mbeka.

Les thèmes récurrents sur l’Afrique

Le second volet est fondé sur les  thèmes les plus abordés concernant l’Afrique par les dessinateurs de presse africains et internationaux. En effet, pour son initiateur, l’exposition « l’Afrique croquée » n'est pas uniquement le résultat de dessins conçus par des caricaturistes africains sur des situations de crises africaines. « Elle se présente comme un dialogue nécessaire entre caricaturistes africains et non africains face à des problèmes complexes et globaux qui nous concernent tous en tant que citoyens du monde. L’exposition réunit une collection de dessins sur les vingt principaux thèmes traités par les caricaturistes. Les dessinateurs grattent avec un simple crayon les points faibles touchant au terrorisme, pouvoir, sport, famine, exploitation, violences faites aux femmes, rêve d’Europe, Ébola, FrançAfrique et ChinAfrique, religion, presse et média, etc. Entre parabole et hyperbole, ces traits venus du monde entier sur vingt thèmes traités tentent de distiller un message. Le dessin de presse est un moyen d'expression universel qui permet d'interpeller un public large. C'est un outil de sensibilisation qui offre une prise de conscience de certaines réalités dramatiques sortant de l'imagerie classique et contournant le misérabilisme », déclare son initiateur.

Liberté d’expression et liberté de «pression»

«Portraits», une liberté d’expression et une liberté de «pression», est le troisième volet de l’exposition. Il présente l’histoire et le travail de six dessinateurs de presse africains. Leurs regards impliqués croisent en contrepoint ceux, sans complaisance, des caricaturistes exposés. « Qu'ils dépeignent avec humour les travers de la société africaine ou qu'ils soient plus engagés, en jouant parfois le rôle de contre-pouvoir politique, les caricaturistes africains sont devenus des acteurs incontournables de la scène publique africaine à l'image de leurs homologues occidentaux. Et cela malgré les risques, la censure et les difficultés économiques de la presse écrite en Afrique », explique-t-on. À travers les portraits de six dessinateurs de presse africains – l’algérien « Dilem », le Burkinabé « Glez », le nigérien « Tayo », le Congolais « Kash », le Kenyan « Gado »et le Sud-Africain « Zapiro », l’exposition entend montrer les différentes réalités vécues par ces artistes-journalistes.

Le dernier volet, pour sa part, pose un regard critique sur les rapports Nord/Sud, traite plus spécifiquement de la coopération au développement et soulève les questions de son financement, des intérêts des uns et des autres, de l'adéquation des actions par rapport aux besoins réels.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

L'affiche de l'exposition Crédits photos Joep Bertrams

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