Musique : Homba dit « Petit Bokul » tisse sa toile

Jeune chanteur au talent incommensurable, Homba dit « Petit Bokul », est en train de tisser sa toile dans l’espace musical congolais. On le rapproche à son mentor Papa Wemba par son style de chant. Quoi de plus normal pour celui qui a pris le temps de se forger artistiquement à l’ombre des grands.

Son premier album « Plaisir » qu’il compte larguer sur le marché du disque sous peu est le reflet d’un long parcours musical bâti au prix de sacrifices et d’abnégation. Très humble et toujours enclin à développer de nouvelles connaissances dans la pratique de l’art d’Orphée, le jeune Homba considère son passage dans Viva-la-Musica comme un tremplin. « Un jour, je ne serai plus là. C’est maintenant qu’il faut profiter », ne cessait de lui répéter « Bakala Dia Kuba », soucieux de voir ses ouailles lui survivre artistiquement. Pour Homba, ces mots résonnaient comme un leitmotiv. Loin de chercher à bousculer la hiérarchie au sein d’un groupe qui était artistiquement bien en place, le jeune Homba forçait déjà l’admiration et s’est vite fait adopter par ses aînés Reddy Amisi, Stino Mubi, Stino, Maray Maray etc. « J’ai compris la réalité musicale aux côtés de Papa Wemba et lorsque j’ai commencé à tourner avec Awilo Longomba, j’ai encore développé mon back ground personnel en devenant un peu plus aguerri », commente-t-il.

Avec le célèbre compositeur de « Carolina », ce fut une autre histoire. Ensemble, ils ont fait le tour du monde jusqu’à atteindre des horizons jamais soupçonnés. Une visibilité qui lui a permis de côtoyer quelques têtes couronnées de la musique africaine dont Salif Keita. Ce qui ne l’a pas empêché de rechercher sa propre voie, son propre feeling musical. « Avec mon arrangeur, un ami de longe date, Bruce Malonga, nous avons étudié ce qu’il fallait faire pour créer un style musical correspondant à ma vision musicale », indique-t-il. Ce qui fut fait. L'album « Plaisir » se veut donc le couronnement de cette quête musicale récurrente. Un cocktail des rythmes et des styles. L’artiste tente de faire bouger les lignes avec une approche musicale world qui se veut révolutionnaire sur fond d’une rumba quelque peu métabolisée.

Deux titres-annonce tirés de l’album « Plaisir » dont la chanson « The best » rendue en featuring avec Barbara Kanam font déjà le bonheur des mélomanes. Avec Japonais, un ancien sociétaire de Wenge Musica MM, ils expérimentent une forme de générique négociée avec une guitare sèche. Ses thèmes de prédilection sont inspirés des réalités sociologiques de son pays, sans que les sensibilités n’en soient heurtées. Pour cet artiste qui sait se remettre constamment en cause, la musique du terroir demeure sous-exploitée et il est grand temps, dit-il, que la nouvelle génération expérimente une nouvelle donne musicale intégrant des sonorités puisées dans nos traditions pour une diversification des styles tranchant avec la monotonie ambiante. Sacré Homba !