Congo: apprendre et enseigner le patrimoine pour développer le Congo

Samedi 8 Août 2015 - 9:28

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Par sa nature, son histoire et son art, le Congo dispose d’un immense patrimoine. Un patrimoine qu’on devrait pourtant connaître et vulgariser afin qu’il soit au service du développement du pays.

Que faire pour mieux valoriser notre patrimoine et en tirer profit ? Cette lancinante question semble hanter certains cadres culturels congolais dont Samuel Kidiba. Lequel cadre a présenté, à l’occasion d’une conférence de presse donnée le 3 août à Pointe-Noire, l’École du patrimoine africain (ÉPA) dont il est directeur. Créé en 1998, cet établissement universitaire qui est basé à Porto-Novo au Bénin s’est assigné pour principale mission de conserver le patrimoine africain et de doter les Africains d’outils optimaux de valorisation de leurs richesses culturelles, artistiques, artisanales, naturelles et historiques.

Ses quatre objectifs consistent à «renforcer le réseau des professionnels africains assurant la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel ; mettre en place des programmes permettant la découverte et la réappropriation du patrimoine culturel par les publics africains ; promouvoir des projets de développement socio-économique qui intègrent la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel ; contribuer à l’édition et à la diffusion de publications spécialisées sur le patrimoine culturel africain ».

En près de 17 ans d’existence, le bilan de l’ÉPA semble élogieux. Animée par plus de vingt professionnels africains, l’ÉPA dispose d’une matière première constituée de quelque 3000 ouvrages. Près de 220 activités de formation et de réhabilitation des arts ont été menées, grâce à un appui de plus de 40 partenaires, au bénéfice de 26 pays d’Afrique subsaharienne.  

Et le Congo dans tout ça ?

Un panoramique permettrait aux adeptes d’images splendides de se régaler copieusement face à ces luxuriantes forêts, ces savanes verdoyantes, ces montagnes pas trop géantes, mais façonnées presque artistiquement par la nature. Le Congo-Brazzaville, c’est aussi ces cours d’eau aussi bien profonds que larges dont la plupart tombent dans le majestueux fleuve Congo, lui-même coulant dans l’infini Atlantique.

C’est dans cet environnement naturel que se sont écrites les plus belles pages d’un pan de l’histoire de l’Humanité tout entière. Le mausolée Savorgnan de Brazza à Brazzaville, la Piste des Caravanes non loin de Pointe-Noire, l’Arbre de Brazza à Dolisie, le Mausolée Marien- Ngouabi,…Que de sites historiques dont dispose le Congo ! Quant au patrimoine immatériel constitué d’œuvres musicales, littéraires, artistiques et artisanales, il est davantage immense. C’est dire qu’en matière de patrimoine, chaque Congolais est un petit riche !

Seulement voilà. Le Congolais est un petit Crésus qui s’ignore. Tant il ne sait pas exploiter son patrimoine pour le mettre au service du développement du pays. Certes comparaison n’est pas raison. Mais, si l’Île de Gorée a gagné en notoriété et en célébrité, ce n’est pas tant parce qu’elle a mieux joué le rôle de porte de sortie des esclaves africains que les autres comptoirs comme notre célèbre Piste des Caravanes. Plutôt parce que les Sénégalais se sont investis pour valoriser ce vestige. Et aujourd’hui, ils ne cessent d’en cueillir les fruits sur tous les plans.

Pour les Congolais, l’ÉPA se présente alors comme une aubaine pour valoriser leur patrimoine. «Que les Congolais comme les autres Africains prennent conscience de ce que le domaine du patrimoine est encore vierge dans le continent et plus singulièrement au Congo. Le développement durable tant souhaité par tous devrait s’appuyer sur l’histoire, la culture, l’art », a expliqué Samuel Kidiba. Ce, avant d’ajouter que l’ÉPA est la maison commune des Africains et que tout le monde devrait s’approprier les opportunités et enjeux politiques, diplomatiques, économiques et culturels qu’elle présente.

 

 

 

John Ndinga-Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Rapides du fleuve Congo; Crédits photo: DR

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