Les Dépêches de Brazzaville : Depuis quand pratiquez-vous la musique de façon professionnelle ?
Athom’s Mbuma : Ma carrière dans Gael remonte à quinze ans. C’est là que j’ai commencé à chanter de manière professionnelle et donc je dirais que je pratique professionnellement la musique depuis quinze ans.
LDB : Qu’est au juste le Groupe adorons l’Éternel, ou encore Gael ?
AM : Gael est un ensemble de ministères avec plusieurs départements, dont la musique. Gael est bien plus qu’un simple groupe de musique, c’est un moyen d’adoration. Pour moi, c’est carrément une mission, une vie, une identité. On ne fait pas partie de Gael, car une fois qu’on devient Gael c’est pour toujours. C’est de cette manière-là que je vis Gael, et on ne peut pas passer là sans en rester marqué toute sa vie.
LDB : Qu’est-ce qui vous a motivé pour rejoindre les rangs de Gael ?
AM : J’y suis allé d’abord pour combler un besoin ressenti au niveau de ma chorale, j’étais alors dirigeant de la chorale de l’église Don de vie. On ne donne que ce que l’on a, et je sentais le besoin de former mieux les choristes, il me fallait de l’aide pour mener à bien cette entreprise. J’ai alors contacté Franck Mulaja qui me semblait bien pris mais qui m’a parlé de la vision de Gael de commencer un grand chœur et m’a prié d’en faire partie, me disant : « Pourquoi tu ne viendrais pas te joindre à nous pour être formé ? »
LDB : La sortie de votre album Le Culte trois mois avant la disparition d’Alain Moloto a alimenté les rumeurs sur votre départ de Gael. En faisiez-vous encore partie à sa mort ?
AM : Je suis toujours Gael. Les gens ont acquis une bien fâcheuse idée : assimiler la sortie d’un album personnel à un départ. C’est vrai que les gens ne me voyaient presque plus parce que j’avais une autre occupation de sorte que pendant une période, je n’étais plus très disponible. Mais nous étions très impliqués dans les projets à venir, la réalisation des chants du prochain album de Gael, certains le savent bien. Et donc, ce départ-là, il ne s’est produit que dans la tête de ceux qui n’ont pas compris que Le Culte était lié à un tout autre projet que Gael.
LDB : Quelle est votre fonction actuelle dans Gael ?
AM : Lors des dernières rencontres de Gael, il m’a été confié la charge de coordonnateur de Gael Ministries. J’assume les fonctions qu’Alain Moloto assumait de son vivant.
LDB : Qu’est-ce qui vous a décidé à accepter cette importante charge ?
AM : C’est un appel de Dieu auquel je vais tâcher de répondre en conscience que ce que je suis devenu, je le lui dois. J’ai pris le temps de prier avant de donner mon accord et j’ai obéi au Seigneur.
LDB : Quelle est votre vision en tant que nouveau leader de Gael, qui passe aujourd'hui pour une institution ?
AM : Je ne vais pas inventer une nouvelle vision de Gael. La vision reste la même qu’avant. Je vais faire en sorte de continuer à appliquer la vision que je connais depuis quinze ans, celle de participer à la vulgarisation de l’adoration, sa restauration dans l’Église tout en développant de nouvelles stratégies au regard des réalités de l’heure.
LDB : Quel est la pensée ou l’anecdote qui vous vient tout de suite à l’esprit au sujet d’Alain Moloto ?
AM : « Si Dieu voulait restaurer l’adoration en utilisant des pousse-pousseurs, Gael serait un groupe de pousse-pousseurs parce que la musique n’est pas un but en soi, mais le moyen de participer à la restauration de l’adoration. » Je l’ai souvent entendu déclarer cela. Au final, le moyen compte peu. Ne confondons pas les choses, car le but n’est pas le moyen.
LDB : D'aucuns estiment que votre musique, fortement influencée par Alain Moloto, ne se dissocie pas de la sienne…
AM : Je dirais très fortement influencée parce qu’il est – et cela reste vrai aujourd'hui – parmi les exemples dans le domaine du culte. C’est totalement logique que nous marchions à sa suite. Avec nos quelque quinze ans dans le métier à ses côtés, il nous a tout appris. Et, si les gens le ressentent ainsi, je le prends pour un honneur. Car le but ultime c’est d’imiter le Christ, comme disait Paul : « Soyez mes imitateurs comme je le suis de Christ. » Si en voulant imiter le Christ, on parvient à imiter celui qui nous apprend à le faire, alors pour moi c’est vraiment un honneur.
LDB : L’action Eden (Ensemble pour la délivrance de la nation) se dissocie-t-elle de Gael ? Que devient-elle ?
AM : Eden n’a aucun lien avec Gael si ce n’est que c’était le même individu qui dirigeait deux structures distinctes. Chacune a sa mission spécifique.