Musique : la brillante épopée de Djoson philosophe à Cuba

Parti à la Havane à Cuba dans le cadre de l’exposition Kiébé-Kiébé, Djoson Philosophe en a profité pour multiplier des contacts avec le milieu de la musique à Cuba et en a profité pour livrer trois concerts dans trois villes cubaines. De la Casa de la musica à la Havane à la Casa de Africa où se tenait l’exposition Kiébé-Kiébé en passant par Matanzas, la ville réputée sur le trafic des esclaves, où il a joué à la Playa Larga (au bord de la plage).

Parti comme observateur, il a tout de suite été découvert par un culturel de la ville. Son opus à la main Opaio, il en a profité pour faire une animation à l’occasion d’un spectacle organisé par ce dernier.

La public conquit l’a très vite surnommé El Caliente, ce qui veut dire le chaud. Cette prestation lui a ouvert les portes au niveau des Amériques latines et Caraïbes. De nombreuses invitations  n’attendent plus que l’établissement d’un programme.  

A la Havane, sa collaboration avec des professionnels et ses échanges avec certaines maisons de productions dont Music all video de l’italien Roberto Ravenna ont été bénéfique. Avant cela, il s’est rendu à Miami où il a été invité par des musiciens anglais.

Après Cuba, Djoson philosophe the Winner, El Vencedor, El Caliente, a séjourné à Paris, où il a cherché à toucher du doigt la réalité sur la distribution de la musique congolaise en France. Aux amériques at-il constaté, elle est inexistante. Dans la capitale française, il a échangé avec des producteurs de la scène musicale comme Cyriaque Bassoka, Anitha Ngapy (l’un des grands producteurs congolais qui a produit près de 250 disques). Des échanges qui lui ont permis de savoir à son tour, pourquoi les choses ne marchent pas.

Son séjour parisien a été marqué par sa participation  à l’hommage à Jacques Loubelo, projet de son confrère Jackson Babingui qui a pu réunir sur la même scène plusieurs artistes des deux rives comme Papa Wemba, Fredy Massamba, Quentin Moyascko, By Sky… sur la chanson Congo ekolo na biso tobonguisa yango.

Avant son retour, Djoson Philosophe a fait des apparitions dans des émissions  à Télésud et Africa N 1.

Utiliser des professionnels culturels dans des ambassades, un souci permanent des artistes

Si la musique congolaise n’est pas visible à l’extérieur, Djoson philosophe the Winner, El Vencedor, El Caliente, attribue en partie la faute aux affaires étrangères qui ne travaillent pas en synergie avec les culturels.

« Notre plus grand souci, c’est ce que nous avons toujours dénoncé au niveau des ambassades. Nous pensons que s’il y avait la synergie entre la culture et les Affaires étrangères, c’est-à-dire que aux Affaires étrangères on prenait en ligne de compte des professionnels culturels comme attachés au niveau des ambassades, notre musique serait très loin. Comme cela n’est pas le cas, aujourd’hui aucun artiste ne peut bénéficier d’une invitation sollicitée par un diplomate. En tout cas personne ne peut nous solliciter des invitations, alors qu’il y a des festivals çà et là à travers le monde et partout où nous avons des ambassades. Nous pensons que c’est dans les ambassades qu’on allait vendre l’image de la musique congolaise. Car notre musique est pleine de grands talents. »

Rappelons qu’avant de partir pour la Havane, Djoson philosophe the Winner avait lancé le concept « Spectacles de proximité ». De retour, il compte relancer ce concept tout en se déployant à l’intérieur du pays.

Djoson philosophe the Winner qui sait finir ses entrevus, n’oublie pas ses aphorismes : « La politique de l’intelligence de la jambe. Bolingo ezala ya motema, mais ya mbebo te. »