Journée internationale de la langue maternelle : remise du Prix international Kadima au siège de l’OIFMardi 24 Février 2015 - 16:15 À l’occasion de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle, le siège de l’OIF a accueilli, le 24 février, la 9ème cérémonie de remise du Prix international Kadima, couronnant des œuvres écrites en langues africaines et créoles. Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie et Cheikh Amidou Kane, Président du Jury ont récompensé les lauréats 2013. Tous les deux ans, l’Organisation internationale de la Francophonie récompense des ouvrages rédigés en langues africaines et créoles dans trois catégories : description des langues, littérature et traduction. La publication des ouvrages financée par l’OIF induit un délai dans la remise de leurs Prix au lauréats et ce sont ainsi les primés de 2013 qui se sont vus remettre leur récompense des mains de la nouvelle Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, lundi soir au siège de l’Organisation. Emmanuel Mbenda, s’est vu décerner le Prix de Traduction pour son recueil de 323 proverbes de langue bàsàa du Cameroun, traduits, expliqués et commentés en français. François-Xavier Munezero Gasimba a reçu le Prix de Littérature pour son recueil de dix sept poèmes intitulé Ibiruhuko (Les vacances), une méditation sur la conscience humaine et la beauté du Rwanda. Cheikh Amidou Kane, président du jury et célèbre auteur de L’Aventure ambiguë, un classique de la littérature africaine francophone, a salué dans l’œuvre du poète « son originalité et sa portée culturelle inscrite dans la tradition du pays » ainsi que « l’excellence du style et la beauté de la langue ». Lors de son allocution, Cheikh Amidou Kane, a salué la coopération bénéfique entre locuteurs du français et des langues dites partenaires : « Le français doit apporter un nouvel élan vers la modernité et de ce fait vers la renaissance des langues partenaires » a déclaré le monument de la littérature africaine, avant de poursuivre « la codification, la modernisation et l’enseignement des langues africaines doit permettre un retour de l’Afrique de soi à soi à un niveau supérieur. » Pour la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, la promotion de la diversité culturelle est un facteur de stabilité et de paix. « Le français ne sera jamais un outil d’impérialisme linguistique et culturel » a professé Michaëlle Jean, pour qui « la Francophonie n’est pas là pour défendre la seule langue française mais toutes les langues, au moment où nombre d’entre elles sont menacées de disparaître, toutes les cultures et leur égale dignité ». Insistant sur le lien entre langue et identité, Michaëlle Jean a affirmé : « La Francophonie refuse de créer des apatrides linguistiques et culturels source de danger pour l’équilibre et l’identité des jeunes esprits. (…) Il est essentiel de s’enraciner dans sa langue maternelle et sa culture si l’on veut s’ouvrir à d’autres. » Le Prix international Kadima a été créé en 1989, en hommage au linguiste congolais de RDC, Professeur Kadima Kamuleta, décédé le 19 juin 1988. Premier linguiste d’Afrique noire francophone, il est l’auteur d’une thèse de doctorat sur la grammaire comparée des langues bantoues devenue une référence. Rose-Marie Bouboutou Légendes et crédits photo :Photo 1 : Aliou Mohamadou reçoit son Prix dans la catégorie Prix des langues des mains de Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie ©ADIAC
Photo 2 : Cheikh Amidou Kane, Président du Jury du Prix international Kadima ©ADIAC
Photo 3 : Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie ©ADIAC |