Les Dépêches de Brazzaville : On vous connaît comme Top-One Frisson, mais on imagine que ce n’est pas votre vrai nom...
Top-One Frisson : Jusqu'à nouvel ordre, je tiens à ce que l'on m'appelle Top-One Frisson, soit Top, One, ou Frisson. Cette inspiration est une longue histoire. Lors de mon passage en Algérie pour mes études, nous organisions des soirées et je faisais partie de ceux qui étaient choisis comme DJ. Une polémique a eu lieu sur le choix du DJ pour une soirée congolaise, et finalement, à ma grande surprise, les amis ont sorti une affiche sur laquelle était mentionné « La soirée sera animée par l'enfant du pays, le Top-One DJ ». Alors, pour le premier album de mon ancien groupe, à Paris, le groupe Les Jeunes Premiers, j'ai dû utiliser ce nom Top-One pour feinter mon papa qui, dans le passé, ne voulait pas que je fasse carrière dans la musique. Plus tard, j’ai ajouté Frisson parce que quand les filles m'entendent chanter, elles disent qu'elles frissonnent. Les amis du groupe m'ont donc baptisé Frisson.
LDB : Vous êtes basé à Paris et la plupart de vos récompenses vous les devez aux USA, curieux !
TOF : Je n'ai pas orienté ma carrière que vers les USA, même si c'est pour moi un grand honneur d'être récompensé dans ce grand pays de musique et surtout de stars. Deux fois nominé et un prix (Best Soukous Entertainment) aux International Reggae and World Music Awards, deux nominations et un prix (Best International Artist) aux Afro Entertainment Awards. Ici, aux USA, les gens travaillent pour être au top. Croyez-le, il y en a qui répètent jusqu’à 4 heures du matin, car il est presque inimaginable de se faire une place ici, tellement il y a de talents !
LDB : Voulez-vous dire que vous seriez tenté de vous y installer ?
TOF : Je souhaite bien parler anglais, car c'est une richesse. J'ai eu l'occasion en 2003 de m'installer ici, suite à une très bonne proposition. Je ne l'ai pas acceptée parce que les structures ne permettent pas encore d'évoluer aussi facilement qu'en France dans la musique que j'ai choisi de faire. Je n'ai pas encore changé d'avis (rire).
LDB : Vous venez d'être nominé aux Afro Entertainement de Chicago dans la catégorie Best International Artist, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
TOF : Cela représente beaucoup pour moi. Cela signifie que mon travail est suivi, c’est une reconnaissance pour moi et mes origines congolaises. Mais je suis préparé pour garder la tête froide dans ce genre de situations, surtout que nous espérons aller toujours plus loin représenter la musique congolaise dans ce qu’elle a de meilleur.
LDB : Quels sont vos projet pour votre pays d’origine, le Congo ?
TOF : Je crois que mes projets pour le Congo et l'Afrique sont tellement grands que je ne me sens pas prêt de les énumérer. Toutefois, lentement et sûrement je suis entrain de poser des jalons. Pour mon premier album, officiellement la distribution ne s'est pas faite au pays, peut-être parce que la personne qui en avait la charge ne s'y est pas bien prise. Cette fois-ci, avec l'expérience, nous prendrons en compte tous ces paramètres pour une meilleure distribution. Pour les concerts, je crois que le souhait de tout artiste est d'en faire chez soi aussi. Et le jour viendra où je ferai un grand concert dans mon pays.
LDB : Votre mot à l'endroit de concitoyens qui cherchent à vous ressembler ?
TOF : Le seul conseil que je puisse donner est de travailler dur. Le Congo est aussi, à la base, un pays de musique. Le fait d'être congolais suffit pour obtenir le respect de toutes les autres communautés, musicalement. Alors, ajouter à cela la bonne performance, c'est l'idéal. Lorsqu'on connaît son métier, on aime même les gens qui vous critiquent car on a les arguments pour sa défense. Ensuite il faut prier Dieu qu'il vous ouvre les yeux pour saisir les opportunités, les bonnes.