Lecture-spectacle : Christian Bena enchaîne cinq dates

Jeudi 18 Décembre 2014 - 16:00

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Sans discontinuer, du 18 au 22 décembre, le comédien qui sait également s’y prendre comme chanteur et conteur va présenter Fara-fara, une sorte de combat de boxe en trois rounds rendu sous la forme d’un « théâtre chanté ».

L’affiche de la lecture spectacle Fara-Fara La toute prochaine représentation de Fara-Fara, si seulement l’on peut se permettre de le dire, est prévue pour la matinée du 19 décembre. Comme la veille au Centre socioculturel ATA de Kimbanseke, c’est à 10 heures que Christian Bena a programmé sa lecture-spectacle au CIAJ, salle de théâtre située dans la commune voisine à N’Djili. Ceux qui ont eu le privilège d’assister à la grande première congolaise de Fara-Fara jeudi confirmeront assurément ce que le comédien lui-même nous a fait part à propos de ce spectacle encore tout récent joué en premier lieu à Bordeaux.

Pour commencer, l’artiste souligne que son discours a pour toile de fond un sujet délicat, à savoir l’identité. « Fara-Fara est une question identitaire qui me questionne, moi, par rapport à l’autre, à la terre que je considère comme une mère et par rapport au Congo ainsi qu’à l’émigration, au déplacement », indique Christian Bena. Et, en dernier ressort, il en vient à demander « Pourquoi se déplacer ? ». Le comédien rassure tout de suite que « toutes ces questions là ont été mieux abordées, traitées avec le texte d’Alice Carré qui essaye de nous parler en deux rounds de boxe ». Et donc, le fameux Fara-Fara ou face-à face auquel il renvoie, nous dit-il, tient d’abord à un « flash-back vers l’année 1974 avec le combat qui opposait alors Ali à Foreman à Kinshasa. Puis, intervient un autre Fara-Fara, le face-à-face JB Mpiana-Werrason qui avait suscité beaucoup d’attention sur le plan médiatique et tout ce qui va avec ». Mais il n’y a pas que cela. Christian Bena épingle ici le fait que « la musique est instrumentalisée par la politique, ce qui va de pair avec l’emprise qu’a sur elle les compagnies brassicoles et autres ». Ce serait donc là le propos majeur de Fara-Fara.

Tam-Tam, Sadi et Masolo

Christian Bena nous apprend avoir entrepris de « mettre en place l’écriture de base de Fara-Fara en 2011 ». Ce, avant d’y associer Malick Gaye pour la mise en scène et ensuite Alice Carré qui lui a imprimé la teinte dramaturgique qu’on lui connaît. Le projet désormais porté par Very Cheap Production, Le Rocher de Palmer et MC2a encore en quête d’autres partenaires prêts à s’engager dans l’aventure, question de l’accueillir en résidence et d’en assurer la diffusion.

Le discours de Fara-Fara est rendu par « des personnages comme Kimbia et le parlementaire debout qui essayent de réfléchir autour du Congo, des fils du Congo, la Nation congolaise en tant que mère. On la questionne et on parle de ses richesses parce que moi j’estime que la richesse du Congo c’est sa culture. Tous les jours, les Congolais palpent cette culture et la vivent. Mais dans les richesses, il y a aussi le coltan que nous connaissons tous, peut-être ou non. Cette matière qui focalise attention et intention faisant en sorte que le Congo soit dans sa position actuelle », nous a-t-il expliqué.

Les cinq dates de lecture de spectacle de Kinshasa d’entrées libres ont été précédées par la sortie organisée à « Bordeaux, le 28 novembre dernier pendant les AOC, les Apéritifs d’origines contrôlées qui parlaient d’immigration », a fait savoir le comédien. De l’étape du Congo en cours il reste trois soirées après les matinées de jeudi et vendredi. Ainsi, de N’Djili, Christian Bena va passer sur la scène de l’Espace Tam-Tam à Yolo samedi à 18h30. Dimanche, l’Espace Sadi lui offrira sa tribune à 19 heures. Et son périple kinois va s’achever lundi à 18heures à l’Espace Masolo à Masina.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

L’affiche de la lecture spectacle Fara-Fara