Vision documentaire : un rendez-vous d’émotion et de découverte

Mercredi 29 Octobre 2014 - 15:42

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Particulièrement le jeudi 23 octobre, la seconde soirée du festival dont l’affiche était La Souffrance est une école de sagesse et Sans Famille, aura été émouvante et instructive sur notamment les mœurs et réalités sociales d’ailleurs.

Un extrait de La Souffrance est une école de sagesseRien à dire, les films africains diffusés à l’occasion de Vision documentaire ont trouvé preneurs à Kinshasa. Les cinéphiles emportés au gré des histoires personnelles découvertes au travers des projections successives des deux documentaires susmentionnés, des réalisations féminines de surcroît, ont apprécié ces instants.

En effet, le public réuni dans la salle polyvalente de la Halle de la Gombe s’est plu d’abord à découvrir Ariane Astrid Atodji entamer un voyage en terre inconnue motivée par sa quête d’une réponse qui satisfasse son appréhension sur le passé de son père. Intriguée au plus haut point et déterminée dès lors à connaître la où les vraies raisons qui auraient conduit son géniteur à ne plus jamais retourner sur sa terre natale, le Bénin, depuis son départ quarante années plus tôt, elle ne lui en dit pas un mot. Si l’on peut à un moment penser qu’elle essaie de la sorte de retourner aux sources puis qu’elle se met au pas des traditions et us locaux, il n’en est rien. Car, tout ce que la réalisatrice cherche c’est d’apporter par-delà, plus de sérénité à son propre vécu. Au final, retrouver les origines de son père équivaudrait pour elle à  : « comprendre mon histoire… l’Histoire ». Un besoin légitime qu’il ne saurait lui être refusé et lui permet d’être en paix avec elle-même.Un extrait de Sans famille

Parti du Bénin, les spectateurs sont revenus vers le Gabon plus proche, à travers Sans famille de Pauline Mvélé. Le film qui tire son titre du nom familier de la prison centrale de Libreville portait sur les témoignages d’anciens détenus. L’épineuse question de la réinsertion évoquée tour à tour par Marie-Louise, Daniel, Petit Beau, Benoît et Adonick mis en parallèle avec la réalité locale avait de quoi faire sourire. C’est dire que l’on a vu chacun des ex-prisonniers arborer une attitude méconnue ici. Alors que tous ont parlé des difficultés appréhendées au sortir de leur détention et qui se sont justifiées car il a fallu alors faire face au regard des autres et aux préjugés liés à leur condition précédente, en RDC, du moins à Kinshasa, la question ne se pose pas. Certes, il reste toujours une leçon à tirer mais il est clair qu’ici le poids moral est moins lourdement ressenti. Il semblerait que la société congolaise ne soit pas aussi regardante sur ce point précis. La seule ressemblance que l’on trouverait entre les deux pays reposerait sur les conditions de détention que Pauline Mvélé dit « exécrables » à Sans famille. Si l’ambiance dans ce cadre carcéral est emprunt de solitude et de désespoir mais la différence d’avec ici, c’est qu’il ne donne vraiment lieu à la dislocation familiale ou au rejet social tel que relevé dans le documentaire.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Un extrait de La Souffrance est une école de sagesse Photo 2 : Un extrait de Sans famille