Arts plastiques : François Ikama parle de son métierVendredi 9 Août 2013 - 5:12 Plasticien et sculpteur, François Ikama a commencé à exercer ce métier en 1962, attiré par les œuvres sculpturales de son oncle, Éric Ngamkieni, qui exerçait en RDC Il s’est perfectionné au fil des temps auprès de celui-ci. François Ikama continue à exercer son métier avec passion en dépit de son âge avancé. Il sculpte en bois et divers matériaux différents types d’animaux. Le sculpteur monte aussi des colliers en malékite. François Ikama est formateur. Il a un atelier et une galerie dans le cinquième arrondissement de Brazzaville, Ouenzé. Il regrette, dans ses propos, le désintérêt des jeunes envers son métier : « Les jeunes mettent en premier lieu l’argent, l’apprentissage au second plan. Parmi mes propres enfants, un seul a tenté d’apprendre la sculpture, et il a fini par abandonner par impatience. » Il invite les jeunes Congolais à l’apprentissage. Pour lui, le métier de sculpteur est comparable à l’agriculture : on sème pour récolter ensuite : «L’art est riche, tu peux manquer d’argent aujourd’hui, demain tu en auras. Ce métier m’a permis de voyager et de découvrir d’autres cieux. C’est grâce à ce métier que j’ai pu construire mes maisons, et c’est grâce à ce travail que je nourris ma famille. » Il exhorte tous les amoureux de l’art de venir visiter sa galerie. Le sculpteur avance que les Congolais ne connaissent pas la valeur de l’art. Dans toutes les expositions-ventes qui se tiennent au Congo, dit-il, rares sont les personnes qui y viennent pour acheter, elles se contentent d'admirer le travail et de féliciter les artisans. « C’est vraiment difficile de vendre une œuvre d’art au Congo », s’est-il exclamé. La majorité de nos clients, ajoute-t-il, sont des étrangers : « Ils rencontrent de difficultés au niveau de l’aéroport de Maya-Maya. Une œuvre achetée 15 000 FCFA est taxée 25 000 FCFA. Si le client ne paie pas la taxe, l’œuvre est confisquée. Du coup, les étrangers hésitent hésient vraiment avant d'acheter. » L’artiste a un stock de bois datant de plusieurs années. Il lui permet de pallier les difficultés d’approvisionnement « L’État doit penser à nous. Si un pays n’a pas d’artisans, la culture meurt, alors qu’elle contribue, autant que d’autres secteurs d’activités, au développement du pays. J’étais à Ouesso et j’ai vu beaucoup d’arbres à terre. Il est vraiment aberrant que le gouvernement congolais interdise aux artisans de travailler le bois. » François Ikama a participé à de nombreuses expositions-ventes tant nationales qu'internationales. Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le plasticien François Ikama. (© DR)
Photo 2 : Les œuvres de François Ikama dans sa galerie. (© DR)
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