Théâtre : Harvey Massamba et Roch Amedet Banzouzi signent la mise en scène de « Cantate de guerre »

C’est la lecture du livre d’anna Plolitkovskaia intitulé Le Déshonneur russe qui a emmené l’auteur a écrire Cantate de guerre et à s’interroger sur les rapports entre la guerre et le théâtre. Ce texte est un chant de délivrance, un exorcisme qui sert une double action de dénonciation et d’autoguérison entre un père guerrier et bourreau et son fils victime de la haine, génératrice de la guerre.

« Ce spectacle a un décor assez fou. On a deux personnages, un père et un fils mais qui ne se voient pas, ils sont dans un champ et chacun chante ailleurs. Le père se trouve être un ancien militaire qui a eu à commettre des exactions et qui a été emmené à tuer sa propre femme sans le savoir. La pièce est une sorte de transe ou tous les deux font une psychanalyse pour guérir du drame. C’est un champ assez fou et profond qui reflète la réalité africaine de maintenant », a souligné Roch Amedet Banzouzi.

Dans cette pièce ou la scénographie et la vidéo vont ensemble plonger le spectateur dans un même espace exposé aux mêmes sensations, l’assistant metteur en scène pense que sa complicité avec Harvey Massamba qui date de plusieurs années a été l’un des critères pour lesquels le choix a été porté sur lui : « Comme  Harvey joue dedans, il fallait un œil extérieur pour agencer, arranger… »

Autres projets

Hormis l’assistanat dans ce projet, Roch Amedet Banzounzi a entamé depuis 2013 en partenariat avec le festival de théâtre Mantsina sur scène de faire une master-classe en direction afin de montrer aux jeunes comédiens et acteurs la différence entre être devant la caméra et sur scène : « C’est un exercice difficile, nous avons des jeunes réalisateurs qui travaillent mais on a toujours l’impression que le comédien qui est devant la caméra joue comme sur scène, et c’est un problème de formation. J’ai donc le projet de faire cette master-classe sur trois ans, de prendre des jeunes et de les suivre après les avoir initiés. »

Et à long terme, il aimerait monter un spectacle musical sur la vie de la religieuse sainte Thérèse-de-Lisieux qui a écrit des poésies sur le Christ : « Dans ces poésies, c’est comme si elle parlait a un homme. J’ai été touché et je me suis dit Natacha Saint-Pierre a adapté ces poèmes en musique car il est difficile d’apporter le théâtre à l’église. Pourquoi ne pas monter un spectacle musical qui puisse être joué dans une église comme dans un théatre ? Je suis à l’écriture, et fin de 2015 il verra certainement le jour. »