Hilarion Dinga apporte son témoignage sur David Makoumbou

David Makoumbou est entré dans l’atelier d’Hilarion Dinga lorsqu’il construisait sa maison sise au 83 de la rue Makoko. « À cette époque-là, il m’apprendra qu’il était maçon. Je lui ai dit que ça tombait bien puisque j’étais en train de construire ma maison, et il y a travaillé. Lorsque la grosse maçonnerie a été terminée, je me suis demandé ce qu’il allait faire et je lui ai donc suggéré de lui apprendre la peinture », explique Hilarion Dinga.

Entre 1974-1975, David Makoumbou apprend donc la peinture aux côtés d’Hilarion Dinga qui le forme d’abord à regarder les tableaux. « Au lieu de le former à la peinture classique, au lieu de le guider dans le sens de l’orthodoxie picturale, j’ai l’ai poussé vers une expression moderne, en lui donnant à réaliser des formes cubiques, et c’est ainsi qu’il a commencé à travailler », se souvient Hilarion Dinga.

Après environ deux ans, David Makoumbou maîtrisait les formes cubiques et notamment les couleurs. Il savait rendre les ombres, la lumière, les tonalités et les volumes et était devenu l’assistant d’Hilarion Dinga. « Nous avons réalisé à l’époque de grands travaux ensemble comme la décoration du bâtiment de l’Union congolaise des banques et également de la Banque commerciale congolaise. Lorsque j’ai constaté qu’il avait acquis une maîtrise du sujet, vers 1982-1983, je l’ai laissé voler de ces propres ailes. »

Hilarion Dinga estime que David Makoumbou a réussi à trouver son propre style et ses propres thèmes autour de la vie quotidienne.

« J’ai le souvenir d’un garçon consciencieux, jamais boudeur, travailleur et réfléchi, avec lequel je n’ai jamais eu de brouilles. Mais la particularité de notre amitié, c’est que j’ai contribué à son union avec cette belle femme qui est son épouse et je considère ses enfants comme les miens, y compris sur le plan artistique, car la peinture que j’ai apprise à leur père, ils en ont hérité aujourd’hui », souligne Hilarion Dinga.

Marc Somville, agent artistique de Rhodes Bath-Schéba Makoumbou, fille de David Makoumbou, souligne la force d’imagination qui le caractérisait et sa faculté à transposer en formes et en couleurs sa vision sur la toile. « Il a toujours été inspiré par la vie de tous les jours des populations laborieuses. Étant occupé à la promotion de la carrière artistique de Rhodes, je regrette maintenant de ne pas encore avoir eu le temps d'également le faire mieux connaître sur le plan international. Par ses nombreux conseils et son aide technique, il s'est beaucoup dévoué à sa fille Rhodes, dont il était très fier de la maîtrise et du succès grandissant. »