Grand écran : Sœur Oyo laisse pantois le public à l’ouverture du CinefJeudi 12 Juin 2014 - 19:57 La fin du court métrage, dernier film vu le 10 juin au lancement de l’édition initiale du festival de l’association des femmes cinéastes du Congo (AFCC), a déconcerté l’assistance venue assister à l’évènement qui se déroule jusqu’au 14 juin à travers plusieurs sites de la ville.
Présenté en avant-première africaine à l’occasion du Festival du cinéma au féminin (Cinef), Sœur Oyo a fait une drôle d’impression au public. Stupéfait, il l’a été par une fin jugée brusque, il s’est senti quelque peu frustré. Ce sentiment était d’autant plus compréhensible qu’emballé après avoir pris en sympathie le personnage principal, la jeune Godelive, une fillette dissipée de 10 ans issue du milieu des évolués. Sans crier gare, le film s’est arrêté net alors que les aventures de l’interne du pensionnat de Mbanza-Mboma devenaient attrayantes.
Du reste, plusieurs avaient trouvé charmant l’hommage que Monique Mbeka Phoba a voulu rendre à sa mère au travers du coup de projecteur lancé sur son ancienne école. En effet, le choix de ce fameux pensionnat qui sert de cadre aux mésaventures de Godelive n’est pas fortuit car elle reste une institution de grande importance d’un point de vue historique. La réalisatrice belgo-congolaise l’a d’ailleurs soulevé avant la projection. En effet, inscrite dans les annales de l’éducation nationale en tant que première et unique école secondaire pour les écolières congolaises, l’on ne peut se permettre de faire l’impasse sur l’existence du pensionnat de Mbanza-Mboma. Aussi l’action du film situé dans la période coloniale, dans les années 50 à l’époque du Congo-belge, passait-elle bien pour une belle leçon d’histoire.
Mais qu’importe ce goût d’inachevé qu’aura laissé la dernière projection de la première soirée du Cinef car, dans l’ensemble, elle avait été vécu comme un bon moment de détente. C’est dire que les projections précédentes à commencer par Pourquoi moi ? de Francine Nyakabwa et Noire ici, blanche là-bas de Claude Haffner avaient été appréciés à leur juste valeur. Plus que la première, qui avait pour sujet une histoire dramatique, l’histoire de la quête identitaire de Claude Haffner a passionné le public. Le documentaire porte sur le voyage de la métisse franco-congolaise qui a pour point de départ l’Alsace en 2004. Il se poursuit dans sa terre natale, le Zaïre devenu Congo à partir du Kasaï, la capitale du diamant en passant par Kinshasa qu’elle a quittée à cinq ans et s’achève où il a commencé, en France. L’expérience partagée par Claude Haffner avait eu pour effet d’émouvoir l’assistance qui l’a manifesté à plusieurs reprises durant la projection et par de vives acclamations à sa fin. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Un extrait de la projection de Sœur Oyo de Monique Mbeka Phoba
Photo 2 : Un extrait de la projection de Noire ici, blanche là-bas de Claude Haffner
Photo 3 : Une vue partielle du public lors du lancement de Cinef 2014
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