Interview. Cloé du Trèfle : « C’est une belle réussite en termes d’échange »

Jeudi 15 Mai 2014 - 16:45

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Livré le 8 mai à l’issue d’un échange organisé dans le cadre du festival au féminin Basi na Mizik du collectif de musiciennes du même nom, le concert de Cloé du Trèfle à Wallonie-Bruxelles s’est révélé un moment inédit. Il a reçu un accueil favorable du public ravi de découvrir son univers musical, un mélange d’électronique, piano et guitare électrique nuancé par la participation de Maryse Ngalula, Judith et Huguette. Dans l’entretien exclusif qu’elle nous accordée, Cloé du Trèfle parle de cette expérience qui, a-t-elle dit, pourrait bien avoir certaines incidences sur son prochain opus.

Un extrait du concert de Cloé du Trèfle au Centre Wallonie-Bruxelles Les Dépêches de Brazzaville  : Ce soir le public a eu droit à un show vraiment inédit …

Cloé du Trèfle  : Tout à fait. Le concert de ce jour était vraiment une grande première.

LDB : Peut-on en connaître la recette  ?

CT  : La recette, c’est des répétitions, un échange pendant deux jours de formation aussi. Mais tout est parti d’une rencontre avec Maryse il ya plus de deux ans au Vietnam. Nous avons sympathisé là-bas et fait des échanges artistiques. Nous avons alors eu envie de développer des choses mais c’est surtout elle qui est l’initiatrice du projet. Elle souhaite mettre en valeur les femmes de la RDC, des musiciennes, des auteures, des femmes qui ont envie de dire des choses, de créer. Elle essaie donc de leur donner un cadre pour qu’elles puissent se développer, se professionnaliser. Je trouve que c’est vraiment un beau projet, très intéressant et je suis heureuse qu’elle m’ait invitée ici. Je suis très fière d’en faire partie.

LDB : Quelle a été votre apport spécifique dans le festival Basi na Mizik ?

CT  : Dans les formations, j’ai parlé un tout petit peu du son, j’ai eu envie de faire écouter des choses assez différentes de femmes surtout qui faisaient autant du hip- hop, du rap, de l’électronique, du rock, etc., pour que les musiciennes de Basi na Mizik découvrent un petit peu les styles qu’elles ne connaissaient pas. Moi en tout cas, en tant que musicienne, j’ai découvert parfois un morceau ou un autre qui m’a ouvert des portes pour créer mon univers musical. C’est comme des ingrédients un peu secrets ou un peu uniques. J’espère que j’ai pu un peu transmettre cela. Et puis nous avons aussi travaillé à base de rythmiques ou à partir de boucles. L’une faisait une basse, l’autre une rythmique et l’on réalisait des sortes de piles sonores pour créer un morceau ensemble. C’était vraiment une belle expérience.

LDB : Quel était, pour vous, le moment fort de ce festival ?

CT: Ce concert, c’est sûr.

LDB: Quel était votre coup de cœur dans le répertoire interprété ce soir ?

CT: C’est le morceau Je pars où Huguette qui fait les percussions commençait à un moment à faire les chœurs et je voyais que Judith le chantait dans les loges. Qu’elle aimait bien faire la ligne de basse. C’est très clair qu’elles aiment ce morceau d’un répertoire qu’elles ne connaissent pas et elles me disaient : « Il est trop cool, l’on a envie de continuer à le chanter, il faudrait qu’on le fasse deux fois ». Et donc cela me touche.  

LDB : Et donc si l’expérience était à refaire  ?

CT: Ce serait avec plaisir. C’est vrai qu' à priori je ne savais pas comment mes morceaux seraient reçus ici en République démocratique du Congo, c’est la première fois que je joue en Afrique. Donc je me disais  que ma musique est assez calme, c’est pas très dansant. Mais je pense que les filles ont été sensibles à la poésie, à l’électronique. Pour moi, c’est une belle réussite en termes d’échange parce qu’elles m’ont apporté beaucoup de choses aussi. Cela m’a donné envie de découvrir certaines rythmiques, analyser les harmonies qu’elles faisaient. Peut-être qu’inclure des chœurs Basi na Mizik dans un prochain album ce serait super, on verra.  

Propos recueillis par Nioni Masela

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Un extrait du concert de Cloé du Trèfle au Centre Wallonie-Bruxelles