Vient de paraître : « Demain s’appelle liberté », d’Albert Kambi-BitchèneSamedi 27 Juillet 2013 - 8:18 En trois récits poignants tirés de faits réels et imaginaires, Albert Kambi-Bitchène revisite les différentes étapes du système de « séparation dans l’inégalité basée sur la seule couleur de la peau » pour reprendre l’une des définitions de l’auteur à propos de l’apartheid
De son vrai nom, Albert Mban, dit Bintséna, Albert Kambi-Bitchène a publié son premier livre en 1981, Les Faméliques, préfacé par Sylvain Bemba et publié aux Éditions Debresse. Il réside en France et est consultant international dans le domaine des archives où il a publié des ouvrages sur la documentation administrative en Afrique. Demain s’appelle liberté paraît au moment où le monde entier a les yeux rivés vers l’Afrique du Sud, inquiet et attristé de l’état de santé de Nelson Mandela. Au moment où les démons de l’injustice vis-à-vis des Noirs hantent à nouveau les États-Unis à la suite de l’acquittement du vigile qui a abattu il y a un an le jeune Trayvon Martin. Albert Kambi-Bitchène conduit le lecteur à comprendre comment la discrimination raciale a dominé l'histoire de l'Afrique du Sud au XXe siècle, à découvrir comment les colons néerlandais ont apporté dans leurs bagages leurs préjugés et leur complexe de supériorité face aux autres races. Mais surtout, à établir le maillage de la lutte acharnée des Noirs avec le soutien des Blancs épris de paix et de justice, pour parvenir à démanteler l’inique système ! Dans Demain s’appelle liberté, Albert Kambi-Bitchène se dédouble : il écoute et rend la parole aux combattants de la liberté. Pour le récit de l’histoire de John, dit Amandla, par exemple, l’auteur dote chaque ligne de mots et expressions capables de restituer au lecteur l’authenticité des faits. Des faits parallèles qui rappellent l’époque des anciens esclavagistes regroupés au sein du Ku Klux Klan, société secrète fondée en 1865 et destinée à terroriser les Noirs. Extrait : « J’ose espérer qu’un jour viendra où tous les Sud-Africains, Blancs, Noirs, Indiens et métis fraterniseront. Les Noirs ne sont pas seuls dans le combat contre l’apartheid. Nous combattons tous la ségrégation raciale et ses avatars. Une race en vaut une autre… Regarde le Brésil, l’île Maurice, Cuba, pour ne citer que ces pays. N’est-ce pas là le plus bel exemple de brassage et de fraternité humaine ? » Oui. Vraisemblablement, Demain s’appelle liberté. Une formulation qui évoque l’espoir de lendemains meilleurs malgré les faits de l’histoire qui s’avère un éternel recommencement. Un livre qui vous captive, qui vous étreint… et attise l’envie de griller les étapes pour atteindre, sans plus devoir attendre « demain ». Demain s'appelle liberté. Éditions L’Harmattan, 144 pages, prix 15.50 €, disponible à la Librairie-Galerie Congo, 23 rue Vaneau, 75007 Paris, métro ligne 13 Saint-François-Xavier. Marie-Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo 1 : La couverture de « Demain s’appelle liberté ». (© DR)
Photo 2 : Albert Kambi-Bitchène, archiviste-écrivain-nouvelliste congolais. (© DR) |