Blanc Ébène : l’albinisme au Congo dans tous ses états

Le quartier populaire de Kalamu s’accommode d’un nouveau décor parvenu là par la magie de l’objectif de Patricia Willocq focalisé sur la Fondation Mwimba Texas avec le précieux concours du Centre Wallonie Bruxelles. Les sept carrés dont il faut faire le tour pour voir toute l’exposition portent sept à huit clichés pris dans l’intervalle de quatre mois à partir de mai 2013.

L’exposition Blanc Ébène qui restera présent dans le quotidien des habitants de Matonge jusqu’à la fin du mois participe à un vaste projet qui lui a donné son nom. En effet, s'il est un motif de satisfaction pour la jeune photographe, il n’en reste pas moins qu’elle la tient à peine pour « la première partie du cheminement » circonscrit dans le cadre d’un projet philanthropique avant tout. « Car le projet Blanc Ébène n’est pas seulement une exposition photo mais ausi un projet social pour pouvoir donner aux enfants albinos un accès égal à l’éducation. Nous avons donné des paires des lunettes, le 26 février, pour qu’ils puissent mieux voir au tableau et ainsi avoir un accès égal à l’éducation », a-t-elle confié aux Dépêches de Brazzaville.

L’autre motif de joie que Patricia Willocq a bien voulu nous partager, c’est le fait d’avoir tenu son exposition au rond-point Victoire. Ainsi, la deuxième chose qu’elle nous fait savoir tout de suite c’est son contentement « d’exposer à cette place de la commune de Kalamu parce que cela permet d’atteindre la majorité de la population de la ville. Ce n’est pas comme une exposition en salle où le public est restreint. En plus, soumise au regard d’un grand public, cela donne lieu à tout un questionnement par rapport à l’albinisme. Je suis contente d’y être parvenue ». L’exposition Blanc Ébène est destinée à faire le tour de plusieurs provinces de la RDC. Kinshasa n’est dès lors qu’une étape, mieux encore. «  Cette expo n’est pas la fin du projet qui doit continuer car il faut continuer de distribuer des paires de lunettes aux enfants. Il faut que les photos soient exposées dans d’autres contrées du Congo et dans d’autres pays », a martelé Patricia.

Scènes banales

Ainsi, même si elle tient la RDC pour un modèle en matière d’intégration des albinos en comparaison au Burundi et à la Tanzanie, et elle n’a pas tort, Patricia estime qu’il y a tout de même à faire pour chasser certaines croyances qui ont la peau dure. Elle s’est donc définitivement lancée dans la voie de sensibilisation sur l’albinisme. C’est à cela que servent les textes visibles à côté des photos, fil conducteur de l’exposition. Avec des titres très explicite à l’instar de « Qu’est-ce que l’albinisme ? », il y en a à apprendre sur le sujet. Et la présentation sommaire de « La Fondation Mwimba Texas », le point sur « L’Albinisme au Congo » ou la note biographique de La photographe Patricia Willocq sont autant d’écrits mis à la disposition du public.

Les clichés qui montrent des scènes banales du quotidien d’albinos de tous âges, à commencer par celle d’un nourrisson endormi qui frappe dès le premier coup d’œil. Placé à l’entrée de l’exposition, le coup de cœur de Patricia Willocq l’est désormais pour plusieurs. L’on y découvre aussi un portrait du catcheur Mwimba Texas alors que plusieurs membres de son ONG sont vus dans l’exposition en cours qui a pour point de chute deux portraits du ministre des Postes et télécommunications du Congo-Brazzaville, Thierry Moungalla. Samedi dernier encore de nombreux Kinois voulaient marquer un arrêt à la place des artistes pour voir la nouvelle plaque dédiée à King Kester Émeneya qui vient de s’ajouter à côté de celle de Rochereau sur l’une des faces du monument Mains d’artistes mais depuis lundi, Blanc Ébène lui vole la vedette.