Patrimoine : le site historique de Mbirou, 100 ans déjà !

Mardi 4 Mars 2014 - 19:00

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Situé à 15 kilomètres de Ouesso, capitale du département de la Sangha, le site historique de Mbirou a atteint sa centième année. Une cérémonie digne de ce nom sera organisée sur ce site qui porte le nom de ce village. Elle connaîtra la participation active de la France, de l’Allemagne et du Congo, pays hôte. Mais auparavant, ce monument fera l’objet d’une réhabilitation avant la cérémonie officielle du centenaire le 22 août 2014

Le sujet a été d’ailleurs longuement abordé entre l’attaché de défense de l’ambassade de France au Congo, le colonel Bruno Malet, et le directeur départemental du Patrimoine et des Archives de la Sangha, Adolphe Massamba.

Les deux hommes ont parlé précisément des festivités du centenaire de ce monument de Mbirou et surtout de sa restauration. Car, celui-ci s’était écroulé dans la nuit du 11 octobre 2011 des suites d’une pluie diluvienne. À ce jour, il ne fait plus l’ombre d’un doute que cette réhabilitation débutera en avril prochain pour que le monument puisse être inauguré, le 22 août, date de son anniversaire centenaire.

Que s’est-il passé réellement à Mbirou ?

La Première Guerre mondiale, qui éclata le 5 août 1914, suite à l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois le 28 juin 1914, s’était étendu jusqu’en Afrique centrale. En effet, la conquête du Cameroun avait conduit les forces françaises du Tchad et du Gabon, un corps expéditionnaire franco-anglais, à débarquer à Douala. Des forces anglaises venues du Nigéria et des unités belges stationnées au Congo, ont convergé vers la Sangha. Ainsi, la bataille de Mbirou fut l’un des épisodes les plus sanglants de cette conquête.

En effet, le 22 août 1914, un bateau français affrété par l’infanterie coloniale partit de Ouesso, entreprit de descendre le fleuve Sangha. Après un parcours de 15 kilomètres, le bateau fit escale sur la rive gauche de la Sangha, au village Mbirou. Les militaires se mirent à festoyer en chantant La Marseillaise. Ils n’accordèrent aucune attention au bateau allemand qui accosta en aval du village avant que ses occupants ne descendent discrètement et surprennent les Français. Ils ouvrirent le feu, il n’y eut aucun survivant du côté français.

C’est ainsi qu’on peut lire sur la plaque l’inscription suivante : « À la mémoire des Européens Gruyer F., Legue R., Coussi P., Potard C., Guézile A., Mattos A., Dielenschneider L., Girard M., de Charnacé, Maurice C., Colibert F., Perrenoud L., Bournique C., Faust P., Broe C., Combard C., Des gardes régionaux Samba C., Souleymane, Bala, Sandoua, Mamadou C., Bonga, Guimba, Koundé, Néron, Mano, Emily. Tués glorieusement à l’ennemi au combat de Mbirou, le 22 août 1914. »

Aussi, il sera érigé en ce lieu, par les ambassadeurs d’Allemagne et de la France, une autre stèle de réconciliation franco-allemande. Le directeur départemental du Patrimoine et des Archives de la Sangha, se dit très satisfait de l’aboutissement de ce projet de réhabilitation qu’il pilote depuis quelque temps.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

La maquette de la stèle de Mbirou