Forum mondial des femmes francophones : Yamina Benguigui pour la scolarisation des filles jusqu’à au moins 16 ansLundi 3 Mars 2014 - 17:45 Dans son allocution d’ouverture, le 3 mars au Palais du Peuple, du haut de la tribune de la seconde grande rencontre internationale qui réunit plus de trois mille femmes de la planète ayant en partage la langue française, la ministre déléguée chargée de la Francophonie l’a tenu pour un défi à relever. Pour Yamina Benguigui, il y a un avantage indéniable à ce que les jeunes filles soient scolarisées « jusqu’à au moins seize ans », ce qui n’est pas encore le cas dans quatorze pays de l’espace francophone. La ministre française n’en reste pas moins d’avis qu’à ce niveau, elle ne s’engagera pas dans la voie du mariage précoce, ne cautionnera ni ne perpétuera les mutilations sexuelles perçus tels de « véritables freins au développement ». Entendu comme « le premier droit des femmes », l’éducation, pense-t-elle, est « leur tremplin pour le développement ». Aussi estime-t-elle dès lors que la scolarisation des jeunes filles jusqu’à seize ans est un objectif à atteindre, elle « n’est pas une utopie mais doit être un défi ». Consciente que « les droits des femmes ne sont jamais des acquis », Yamina Benguigui n’en pense pas moins qu’ils « sont le baromètre implacable de l’évolution de la société ». Militant à fond pour la cause de la femme et de la jeune fille, elle s’est réjouie que le 2e Forum mondial des femmes francophones ayant « le visage de toutes les femmes réunies » soit une force en marche, mieux « une vague montante que rien ne pourra arrêter » car nourrie par « l’engagement, l’énergie et la détermination » des femmes. Elle a appelé chacune d’entre elles à une entente qui dépasse le simple cadre de la mobilisation, quitte à se mettre désormais « ensemble pour transformer la société ». Une recommandation précise à agir de sorte à « rapprocher ce qui était séparé ; réconcilier ce qui était opposé et réparer ce qui était abimé ». Honneur aux femmes Dans les détours de son mot de circonstance, Yamina Benguigui a pris la liberté de saluer le dynamisme de ses hôtes : « les femmes congolaises sont battantes, toujours debout », un trait de caractère qui a expliqué ses « Oyé ! pour les femmes de Bukavu, Minova, Panzi et Kinshsa ». Des « Oyé ! » étendus par la suite « à toutes les femmes fières et fortes rassemblées » au forum. Par ailleurs, le cadre lui est paru propice pour souligner aussi le rôle majeur de la République démocratique du Congo, jugé important dans la « vitalité de la Francophonie ». Sur cette même lancée, elle a cité, non sans gratitude, les Congolaises comme source d’inspiration de son initiative, à savoir l’institution d’un Forum mondial des femmes francophones. Son adresse directe à ces dernières : « C’est vous qui avez fait naître cette idée en moi » a soulevé une salve d’acclamations. Dans ce registre se situe aussi la déclaration de solidarité à Catherine Samba-Panza, la présidente de la République Centrafricaine. Yamina Benguigui l’a dès lors garantie du soutien des femmes francophones : « Le Forum sera votre socle », nous sommes avec vous. Tout ce que vous accomplirez sera gravé ». Et Benguigui d’ajouter, en plus de cet aveu de sympathie, qu’en sa qualité de première femme présidente de l’espace francophone son histoire fera date dans ses annales : « Vous devenez un symbole pour les femmes francophones ». Par ailleurs, a indiqué la ministre déléguée chargée de la Francophonie, les propositions retenues au terme des ateliers prévus les deux jours du forum seront utiles à Dakar. Considérées à titre de recommandations, elles serviront aux travaux préparatifs du XVe sommet de la Francophonie qu’abritera la capitale sénégalaise en fin novembre. Nioni Masela Légendes et crédits photo : Yamina Benguigui |